Malaise - La wilaya de Tizi Ouzou vit désormais au rythme des protestations, de démonstrations de force. La protesta que les autorités n'arrivent plus à contenir va crescendo et trahit une mal vie et des manques en tous genres. Il ne se passe pas un jour sans qu'un mouvement de protestation soit signalé aux quatre coins de la wilaya qui compte 21 daïras et 67 communes. Parfois, ce phénomène a un effet boule de neige, et un mouvement enclenché dans un coin de la wilaya fait appel à d'autres dans d'autres localités, comme pour signifier haut et fort la détresse d'une population qui crie son mal de vivre. En effet, ces mouvements, qui traduisent un marasme social et économique, sont exprimés sur la voie publique via la fermeture des principaux axes routiers et des institutions publiques à l'exemple des sièges de daïras, d'APC, de Sonelgaz, d'ADE et autres, sont devenus un phénomène de société. Pour se faire entendre il faut descendre dans la rue. Cette pratique devenue monnaie courante, est un moyen de pression sur l'administration locale, mais elle est menée au détriment des citoyens qui en subissent les conséquences. Quand les routes sont coupées par les protestataires, les usagers sont appelés à faire de longs détours. Par exemple, pour se faire délivrer des documents administratifs, les citoyens n'ont d'autre choix que de s'armer de patience en attendant le règlement du problème qui parfois demande de longues semaines. La commune de Makouda à 19 km au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, est un exemple parmi tant d'autres qui vit au quotidien au rythme des mouvements de protestations qui prennent des allures de coups de force. Le dernier en date est survenu jeudi dernier après celui du 26 août, chapeauté par les commerçants du chef-lieu communal. Ce mouvement avait duré deux semaines entières et s'était traduit par le blocage du siège de l'APC, et partiellement celui de la daïra. Pourquoi un tel mouvement ? Le tableau brossé de la situation du chef-lieu communal est des plus noirs. L'état de dégradation avancée de la RN 72 qui le traverse a engendré des pertes et des dommages considérables à leur activité commerciale. De ce fait, ils ont exigé l'aménagement et le revêtement de la route nationale et l'achèvement immédiat des travaux du gaz naturel au niveau du chef-lieu, la mise en service de la nouvelle conduite d'alimentation en eau potable, le renforcement du réseau électrique, l'achèvement des travaux de réalisation de la minigare routière et l'installation du bureau des contributions diverses. Ce mouvement n'a pris fin qu'avec la survenue de la rentrée scolaire. Les protestataires ont lâché un peu de lest en se rendant à l'évidence qu'ils ne faisaient que pénaliser leurs concitoyens pris entre le marteau et l'enclume. Il faut dire que ce mouvement n'a été que la suite d'un autre mené par les habitants du village Ichariouen qui réclamaient, le raccordement de leur village au réseau d'eau potable pour venir à bout des récurrentes pénuries d'eau qui parfois qui dure jusqu'à 4 mois. Du coup les citoyens de cette localité se sont retrouvés privés des institutions publiques pendant près de trois semaines alors qu'ils en avaient le plus grand besoin. Mais ce mouvement n'a pas été sans porter ses fruits. puisque le tronçon de la RN 72 qui traverse le chef-lieu communal et également chef-lieu de daïra a été revêtu en béton bitumineux.