Les Algériens ne risquent pas d'oublier l'été 2009 de sitôt. Il leur aura réservé bien des surprises, pour le moins désagréables. Canicule, feux de forêt, coupures d'électricité, rationnement d'eau… et pour boucler la boucle, une hausse des prix et une suppression des crédits à la consommation. Que le citoyen s'arme cependant de patience car l'été est loin d'être fini et les beaux ou les mauvais jours sont encore à venir. C'était le cas hier à Oued Ghir, à Béjaïa, où les citoyens ont fermé la Route nationale 12 dans la matinée, criant un certain nombre de revendications, dont notamment l'approvisionnement de leurs foyers en eau potable. Après plusieurs requêtes adressées à l'APC et qui n'ont jamais été prises en considération par les responsables locaux, les habitants de cette localité ont décidé de recourir à la force. Et bien que le blocage de cette route ait pénalisé les automobilistes, usagers de cette route à grande circulation, les protestataires n'ont pas trouvé d'autre recours pour se faire entendre. La rareté de l'eau a également fait sortir les citoyens de la commune de Makouda (20 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) de leurs gonds. Ces derniers ont en effet également procédé durant toute la journée à la fermeture de la RN 72 reliant leur localité aux villes de Tizi Ouzou et de Tigzirt. Les habitants ont fermé aussi les sièges de la mairie, de la daïra, la polyclinique et l'agence de l'Algérienne des eaux. Les protestataires dénoncent également le manque de médicaments dans cette infrastructure sanitaire, mais aussi des coupures de courant électrique. En évoquant ce problème, il est à noter que plusieurs communes dans la wilaya de Tizi Ouzou comme Draâ El Mizan, Aït Aïssa Mimoun, Boudjima, Makouda, Tigzirt… ont vécu l'enfer cet été à cause de fréquentes coupures. De même que certaines communes d'Alger, à l'instar de Birkhadem et Aïn Naâdja où les citoyens sont également sortis dans la rue pour exprimer leur colère. Ces mouvements de protestation survenus à quelques semaines du mois de ramadan, nous renseignent clairement sur la situation peu reluisante que vit la population dans plusieurs régions du pays. Elles peuvent également présager de ce que sera ce mois sacré. Celui-ci s'annonce assurément très dur si la flambée actuelle des prix de produits de large consommation, persiste. Dans plusieurs régions du pays, les prix de la pomme de terre, de la viande rouge ou blanche commencent déjà à augmenter. Cela est dû aux pertes enregistrées au niveau des chambres froides dans plusieurs wilayas qui sont tombées en panne à cause des coupures de courant électrique. D'après certaines sources, les chambres froides dans les wilayas de Boumerdès, Mostagnem, Blida, Skikda sont les plus affectées. En ce qui concerne la production avicole, on indique que les wilayas de Béjaïa et de Bouira sont les plus concernées par ces pertes, puisque la plupart des poulaillers se trouvant dans ces régions montagneuses ont été touchés directement ou indirectement par les feux de forêt. A Mascara, on risque une véritable pénurie de pain. Autre mesure qui risque de perturber le vécu des Algériens, la suppression des crédits à la consommation décidée dernièrement par le gouvernement. Par cette décision, le gouvernement veut limiter la facture d'importation. Cet objectif est légitime en soi, cependant, c'est le citoyen qui va immanquablement pâtir de cette décision, sachant que son pouvoir d'achat est des plus dérisoires.