Les mouvements de protestation ne connaissent pas de répit à Tizi Ouzou. Chaque semaine, voire chaque jour, avec son lot de mécontentements. Hier encore, deux sièges d'APC ont été fermés à travers la wilaya par des villageois en colère. Il s'agit de celui de Makouda et d'Agueni Gueghrane. Le problème de manque cruel d'eau potable revient avec récurrence et figure toujours en premier sur la liste des revendications des citoyens. A Makouda, 20 km au nord de Tizi Ouzou, les villageois Ichariouen ont décidé, depuis hier matin, de cadenasser les portes du siège de l'Assemblée communale. Ils sont excédés par leur «marginalisation par les autorités locales». «Nos revendications sont légitimes et nous n'avons pas réclamé quelque chose d'exceptionnel. On réclame d'abord de l'eau. On est resté sans eau depuis plus d'un mois. Aucune goutte n'a coulé des robinets depuis le début de la canicule au mois de juin. On est en plein mois de Ramadhan, nos puits et fontaines sont à sec. Personne ne se soucie de notre sort, pourtant nous avons tiré la sonnette d'alarme par le passé. De ce fait, le recours à des actions de protestation est notre ultime chance de voir les élus locaux sensibilisés», dira Abdenour, vice-président du comité de village d'Ichariouen. Le bitumage de la RN71 qui traverse le village Ichariouen est aussi réclamé par les protestataires qui estiment que ce tronçon routier est impraticable. Le raccordement de tous les foyers au réseau d'assainissement est soulevé avec insistance par le comité de village. Les villageois d'Ath El Kaïd exigent le départ du P/APC A Agueni Gueghrane, au cœur de la chaîne montagneuse du Djurdjura, les habitants d'Ath El Kaïd ont procédé, eux aussi, à la fermeture du siège de la mairie. Tôt dans la journée d'hier, l'ensemble des villageois se sont déplacés au siège de l'Assemblée communale pour exiger du personnel administratif de quitter les lieux. Les protestataires revendiquent le départ du maire dans les plus brefs délais comme solution à leurs problèmes. A leurs yeux, il est responsable de toutes les peines de leur quotidien. Ils lui reprochent de n'avoir rien fait depuis son installation pour trouver des solutions à leurs préoccupations et améliorer leur situation. Les coupures itératives d'eau à Ath El Kaïd est la raison principale qui a provoqué l'ire des villageois. «Nous sommes sans eau depuis 15 jours. Ce scénario se répète chaque année en cette période des grandes chaleurs. Ceux qui sont à la tête de notre mairie ne se soucient guère de nos problèmes et n'ont rien fait pour les régler. Les préoccupations des citoyens est leur dernier souci», fulmine un membre du comité de village d'Ath El Kaïd que nous avons contacté hier. Notre interlocuteur estime que les habitants d'Ath El Kaïd ne sont pas près de baisser les bras tant que le président d'APC de cette municipalité est toujours en poste. Pour s'approvisionner en eau potable, les femmes d'Ath El Kaïd ne doivent leur salut qu'à des sources d'eau naturelles, situées à plusieurs kilomètres du village.