Assurances - Dans son discours adressé à la nation, le nouveau Président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, avait fait savoir qu'il ne miserait sur rien pour assurer la stabilité dans son pays. Aux rebelles touareg, il a affirmé que sa main restait néanmoins «tendue». «Laissons de côté la kalachnikov», a affirmé le chef de l'Etat. «Je prends à témoin la communauté internationale, l'offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l'honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues», a-t-il ajouté. Pour le président Keïta, élu le 11 août, «les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser». Le chef de l'Etat a annoncé la dissolution d'un comité de réforme de l'armée présidé jusqu'en août par Amadou Sanogo, capitaine récemment promu général et auteur d'un coup d'Etat qui, le 22 mars 2012, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes en grande partie chassés depuis par une intervention armée franco-africaine. Aux militaires, le président Keïta a lancé: «Que la hiérarchie prévale! Que les chefs militaires s'assument! Que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu'elle s'avoue impuissante (...) ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai.» Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a fait part hier, mercredi, soir de «son inébranlable détermination» à lutter contre les fauteurs de troubles au sein de l'armée et ceux qui se rendent coupables de violences dans le nord du Mali. «Tant que je resterai investi de votre confiance, j'assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination», a déclaré M. Keïta dans un discours à la Nation retransmis à la télévision nationale. «Je le redis aux auteurs des évènements honteux de Kati», ville garnison proche de Bamako où des soldats réclamant des promotions ont provoqué des incidents lundi dernier, «mais je le redis également à ceux qui, à Kidal (extrême nord-est), continuent le chantage, la violence et la violation» de l'accord de paix du 18 juin signé à Ouagadougou entre Bamako et les rebelles touareg, a-t-il ajouté. Les Maliens pensaient avoir tourné la page de 18 mois de violences avec l'élection, en août, de leur président Ibrahim Boubacar Keïta. Mais leur pays a enregistré de nouveaux troubles ces derniers jours. Pour rappel, le Mali a connu une escalade de violences avec une attaque à la grenade contre des militaires (deux soldats blessés) vendredi dernier, puis des accrochages dimanche et lundi entre soldats maliens et rebelles touareg à Kidal (extrême nord-est), un attentat suicide samedi à Tombouctou (nord-ouest) ayant fait officiellement deux civils tués en plus de quatre kamikazes et six soldats blessés. Cette attaque kamikaze a été revendiquée par Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a affirmé avoir fait 16 morts parmi les soldats maliens. Lundi, des soldats mécontents de ne pas avoir obtenu de promotions ont exprimé leur colère en tirant dans la garnison de Kati (15 km de Bamako), où vivent et travaillent des meneurs du coup d'Etat de mars 2012 au Mali, y compris leur chef, le général Amadou Haya Sanogo. Ils ont séquestré un proche du général Sanogo, un colonel qui a également été blessé. Un des soldats a assuré qu'ils le retenaient encore lundi soir.