Le 6e Festival culturel international de musique diwan s'est achevé jeudi soir à Alger dans une ambiance générée par le spectacle du maestro Amine Dehane, découvert en solo par le public, et le chanteur américain Boney Fields qui a enflammé la salle avec son groupe The bone's project, atteignant l'ivresse de la délectation et de l'allégresse. Reprenant les titres de son album Ziryabou, Amine Dehane a offert, une heure durant, de belles couleurs au public, alliant les mélodies écrites dans des gammes pentatoniques caractérisant la musique diwan, à des genres musicaux variés et des rythmes ternaires, parfois composés. Des airs du diwan sur des accompagnements touareg ou hindous, un style d'interprétation marocain, sur des rythmes à mesures composées interférés par un «6/8» (Rythme algérien dansant), l'artiste, encore dans ses premières expériences en solo, n'a pas manqué de surprendre dans des arrangements à rebondissements, orientant le choix du public plutôt vers l'appréciation. Allah ya Rabbi moulay, Bouliria nomade, Ah, mesloub el haq, Daoui, Am'ma, Saber, saber, Mel ed'denya, sont quelques titres qu'il a interprétés, sous le regard bienveillant de son père Mohamed Dehane, lui-même musicien, fondateur en 1972 de la formation Ahl Diwan dans la ville d'Oran. Dans Ziryabou, une chanson que l'artiste a dédiée à son fils, le rythme, lent, est joué sur une calebasse (sorte de demi-citrouille séchée qui produit un son ample). Des improvisations, d'un niveau de grandes écoles, ont été exécutées ensuite par le batteur (époustouflant), puis le bassiste jouant au slap (Technique de jeu qui consiste en le pincement des cordes), au grand bonheur du public qui a longuement applaudi. Trompettiste chanteur, venu de Chicago, Boney Fields, faisant jouer l'expérience et le métier a littéralement enflammé le public de la salle Ibn Zeydoun, à Riadh El-Feth, donnant, dès les premiers instants de sa prestation, de la voix dans la virilité des Rhythm'n'blues anglo-saxons. Les rythmes rock, soul, blues, funk, disco et autres ont servi de support à l'artiste qui s'est érigé, avec sa voix rauque, en maître absolu de l'auditorium, incitant le public à se lever pour l'accompagner en tapant des mains. Reprenant, pour l'essentiel, les titres de son dernier opus Changing for The Futur (Le changement pour le futur), Boney Fields a chanté, entres autres, All the things you do, Evry body knows, Here we stand, Freedom, étalant généreusement son savoir-faire, et son énergie. Accompagné par The bone's project, un orchestre à plusieurs nationalités, le trompettiste-chanteur a aussi interprété Touble on your mind, Your mama and your papa, Movin on up, Ride to the city et Georgia of my mind de Ray Charles notamment.