Résumé de la 2e partie - Alors que des ingénieurs et les services des eaux conseillent à la population de quitter leurs habitations, les autorités insistent pour que cette dernière reste sur place... Il est 9h 40 en ce 22 avril 1992. Cela fait presque quatre jours que les problèmes ont commencé à Reforma. Les plaintes sont tellement nombreuses que le capitaine des pompiers, Trinidad Lopez, donne une interview à la radio pour tenter de calmer les esprits. Il soutient que la situation est sous contrôle et qu'il n'y a pas de risques d'explosion. Ces propos lénifiants passent au bulletin d'information du matin. Mais la réalité est bien différente. Les gens de Guadalajara savent que quelque chose ne va pas. Ils peuvent le voir, le sentir et le goûter. La dangereuse accumulation de gaz explosif dans l'égout principal, menace de plus en plus la ville de Guadalajara. Quatre jours durant que les riverains se plaignent de l'odeur. Ils voient même de l'essence sortir de leurs robinets. Malgré tout le capitaine des pompiers Lopez Rivaz maintient qu'il n'y a rien à craindre. Les ingénieurs des services des eaux tentent désespérément de localiser la source de contamination. Leurs mesures montrent que la situation est citrique. Pourtant Georges Santoyo, responsable de la sécurité et de la santé publique, est dans l'impossibilité d'ordonner aux habitants de quitter la zone. «Nous ne pouvions pas prendre la décision d'évacuer les habitants. Elle était du ressort des pompiers. Parce que ce sont eux qui étaient en mesure de déterminer s'il s'agissait ou non d'une situation à haut risque», indique-t-il. Personne ne veut donner l'ordre d'évacuer. Ne sachant plus que faire, les habitants contactent une radio locale. Le journaliste Louis Fernando Losa se rend sur place. Il est scandalisé de voir que la population est laissée dans l'ignorance. «Personne ne l'a prévenue. Ni les autorités municipales ni les autorités gouvernementales n'ont pris la responsabilité de dire : ‘' Il faut partir ‘'», témoigne-t-il. Il ajoute : «Personne n'a osé ordonner une évacuation. Il faut dire qu'à cette échelle cela ne s'était jamais fait auparavant. On ne savait pas comment s'y prendre.» Il est maintenant 10h. Lilia Ruise part faire ses courses. «Vers 10h, j'ai décidé d'aller au marché de la rue Ganté. Je suis montée dans le bus 333», raconte-t-elle... (A suivre...)