Rebondissement - L'espionnage de dizaines de millions de conversations téléphoniques en France, mais aussi dont a fait l'objet l'ex-Président mexicain, Felipe Calderon, par les services secrets américains a provoqué un nouveau coup de froid dans les relations entre Paris, Mexico et Washington. Ainsi et en des termes particulièrement rudes, François Hollande a fait part hier, de sa «profonde réprobation» et de «pratiques inacceptables» entre alliés et amis, à son homologue américain, Barack Obama, avec qui il s'est entretenu par téléphone. Pour le ministre des Finances, Pierre Moscovici, «ces pratiques ne sont pas admissibles. Elles devront cesser si elles n'ont pas déjà cessé». Quant au chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, il a convoqué sur-le-champ l'ambassadeur américain à Paris, Charles Rivkin. Et les explications de Barack Obama assurant François Hollande, selon la Maison- Blanche, que «les Etats-Unis avaient commencé à passer en revue la façon dont (ils récupéraient) des données du renseignement» ne sont pas de nature à apaiser l'irritation sinon la colère de Paris. Selon le quotidien français Le Monde, l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a effectué 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques de Français pour la seule période comprise entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013. De son côté l'ex-président mexicain, Felipe Calderon (2006-2012), a exprimé durant la même journée d'hier sa «plus énergique protestation» contre l'espionnage dont il aurait été l'objet de la part des Etats-Unis, «une offense pour les institutions mexicaines» selon lui. «J'ai parlé avec Jose Antonio Meade, ministre des Affaires étrangères, pour demander qu'il transmette ma protestation la plus énergique en raison de l'espionnage dont j'ai été l'objet», a écrit Calderon, dans l'un des messages transmis par l'ancien président sur son compte Twitter au sujet de cette affaire. La revue allemande, Der Spiegel, avait publié dimanche une information selon laquelle l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine avait espionné les courriers électroniques de l'ex-président mexicain à partir de mai 2010 et que l'agence avait «espionné systématiquement et durant des années le gouvernement mexicain». L'hebdomadaire a cité un document secret publié par l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, accusé d'espionnage aux Etats-Unis et actuellement réfugié en Russie. Dans un autre message sur Twitter, Calderon a estimé que l'espionnage à son encontre «plus que personnel, est une offense aux institutions mexicaines», étant donné qu'il fut mené alors qu'il exerçait «la charge de président de la République». Le ministère mexicain des Affaires étrangères, de son côté, avait condamné dimanche cette pratique jugée «inacceptable, illégitime et contraire au droit international». Il avait indiqué qu'il demanderait aux autorités américaines une enquête «qui devra aboutir dans de brefs délais».