L'affaire - L'arbitre Farouk Houasnia, suspendu à l'issue de la rencontre JSK-ESS, relance de nouveau le débat sur l'arbitrage et ses vieux démons. La «suspension» officieuse prononcée par une instance non concernée par l'arbitrage, demeure une grosse interrogation sur la gestion de la corporation, au moment où son premier responsable, Belaïd Lacarne (président de la commission fédérale d'arbitrage) essuie de sévères critiques de la part d'un ancien collègue et président de l'association Ouled El-Houma, en l'occurrence Abderahmane Bergui. Pour situer très rapidement le contexte, l'arbitre Houasnia s'est distingué lors de la saison 2011-2012 en sifflant trois penaltys dans un même match en faveur de l'USM Alger au stade Omar-Hamadi (contre la JSM Béjaïa, 3 à 4) avant de fermer les yeux sur deux fautes, dont l'une était tellement évidente que même une personne installée devant sa télé l'aurait sifflé ! Ces erreurs ont mis, évidemment, les dirigeants de la JS Kabylie et à leur tête le président Moh-Chérif Hannachi dans tous leurs états avec en prime des déclarations incendiaires du boss des Canaris qui lui ont valu une suspension de six mois de la part de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP). Cette dernière a également pris une sanction contre l'arbitre international Farouk Houasnia, en attendant le traitement de l'affaire par la CFA prévue normalement aujourd'hui. Pour certains, il s'agirait d'une sanction «conservatoire», sauf qu'une telle décision doit être prise par l'instance concernée, à savoir la CFA. Autre interrogation : sur quelle base a été prise la suspension de Houasnia ? puisque le rapport du délégué du match, qui était Rachid Medjiba, lui aussi ancien arbitre, ne peut être pris en considération du fait que la notation des arbitres relève du superviseur et délégué de la CFA, à savoir El-Hadj Serier, lui aussi ancien arbitre. D'ailleurs, c'est sur la base de son rapport et de son audition par la CFA que cette dernière devrait se prononcer sur le cas Houasnia, qui n'est pas le seul constaté dans notre football. Dans l'entourage de la CFA, plusieurs voix se disent «choquées» par l'arbitrage de Houasnia lors de ce JSK-ESS, mais aucune ne semble convaincue par la remise en question de son intégrité. Aussi, Houasnia n'est, nous dit-on, pas connu dans le «milieu» comme étant un ripou ou un sifflet louche. D'autre part, certains initiés estiment qu'il ne risque pas également de perdre son badge d'international Fifa puisqu'il figure dans la liste de cette instance jusqu'à la fin de la saison, et ce n'est pas un ratage lors d'un match de championnat national qui le sanctionnerait gravement, à moins que... Ce qui est certain, c'est que cette affaire Houasnia cache mal la situation de l'arbitrage algérien qui, malgré les efforts consentis pour son rajeunissement et sa remise à niveau, et les excellentes performances d'un Djamel Haïmoudi à l'international, vit mal au niveau national avec plusieurs scabreuses affaires, notamment dans les divisions inférieures où des arbitres vont en missions commandées, où des matchs sont arrangés, et où des arbitres sont jetés en pâture.