Résumé de la 7e partie - Très rapidement, Nora apprend le fonctionnement du standard grâce aux explications de Mounir, un trentenaire, petit, gros et un peu loufoque. Mounir regarde Nora avec ses grosses lunettes puis lui dit d'une voix où il était facile de deviner qu'il était en proie à une grande émotion. — Merci d'avoir été franche avec moi. Encore une qualité que j'apprécie beaucoup. Je vous laisse travailler, mademoiselle. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me téléphoner. Mon bureau est au fond du couloir à gauche... Vous ne pouvez pas vous tromper. C'est le bureau le plus désordonné de la société, c'est pour cela que je prends la peine de vous avertir : tous ceux qui s'y rendent, à part moi, bien sûr, tombent malade. Une fois, madame Rachida qui y était entrée pour me confier son ordinateur portable à réparer, s'est évanouie. Le médecin lui a prescrit un repos d'une semaine. Nora sourit. — Merci pour votre mise en garde, Mounir. J'en tiendrai compte. — Très bien ! C'est ce que je voulais vous entendre dire. Allez, bonne journée. — Bonne journée à vous aussi... Il s'était écoulé un bon quart d'heure sans que le téléphone retentisse, ce qui fit croire pendant un moment à Nora que la ligne était coupée. Mais celui-ci ne tarde pas à lui prouver le contraire à la faveur d'une sonnerie qui l'a fait sursauter. C'était un homme qui demandait madame Rachida. Un homme dont la voix est à peine audible. Qui cela pouvait-il bien être ? Un client qui avait déjà appelé plusieurs fois sans voir sa commande ou sa requête satisfaite ? Ce qui expliquerait peut-être sa voix très faible ? Et si c'était le mari de madame Rachida qui n'arrivait pas à trouver un objet précieux que sa femme avait caché ? Les clefs de la voiture ou son chéquier par exemple ! Nora sourit. Elle venait de trouver un subterfuge inespéré pour rendre attractif un métier monotone et abrutissant : deviner les états d'âme des gens qui téléphonaient en s'appuyant uniquement sur le timbre et la tonalité de leur voix ! Elle réfléchit un très court instant puis sourit de nouveau : elle pourrait même essayer de deviner leur physique ! Un physique imaginaire qu'elle pourrait par la suite comparer avec la réalité lorsqu'ils se présenteraient à la direction de l'entreprise ! Elle pourrait pousser son nouveau jeu jusqu'à tenter de cerner leur niveau d'instruction ainsi que leur tenue vestimentaire. (A suivre...)