Résumé de la 13e partie - Poursuivant leur enquête, et à l'écoute des enregistrements phoniques, les spécialistes affirment que le copilote aurait peut-être compris ce qui se passait... Pour les enquêteurs américains, le jeune copilote a peut-être senti avant le commandant que l'avion avait un problème. Mais il n'a pas osé le signaler à un collègue aussi expérimenté que le commandant Kedir. Pas plus qu'il n'a tenté de prendre le contrôle du vol. Pourtant, il aurait pu prendre les commandes de l'avion s'il avait constaté que le commandant ne prenait pas les mesures adéquates. «Il aurait pu, mais surtout il aurait dû», dit un expert. Une conversation survenue, dans le poste de pilotage, avant le décollage, explique peut-être pourquoi le jeune copilote s'est montré réticent à contredire son supérieur, un ancien général de l'armée de l'air. «On pourrait peut-être y aller ?», dit le copilote au commandant. On ira quand je l'aurai décidé», répond le commandant sèchement. Puis plus rien. Ce simple petit échange avant le décollage aurait pu déjà provoquer chez le jeune copilote de la réticence à relancer le commandant en cas de problème. «D'où l'importance de la formation en matière de facteur humain», explique l'expert. On a donc un équipage qui est particulièrement mal assorti. Dans un équipage on essaye de mettre des personnes qui sont capables de copiloter. Et non pas l'un qui pilote et l'autre qui regarde sans rien dire. Le commandant et le copilote n'étaient cependant pas seuls dans le poste de pilotage. Etait présent, un troisième homme, plus expérimenté que le copilote. Or, lui non plus n'a rien dit jusqu'à la dernière seconde du vol. «On l'entend parler de manière très claire avant l'allumage des moteurs. Il discutait avec le copilote et le commandant. Que quelqu'un d'aussi expérimenté soit resté silencieux est étonnant. Il aurait réagi s'il avait vu l'un des membres de l'équipage faire quelque chose qu'il ne fallait pas», affirme l'expert. Il aurait dit quelque chose. La seule chose qu'il a dite était : «Réduisez les gaz», au tout dernier moment. «Cela montrait qu'avant ça pour lui rien ne clochait. Même si le copilote avait pris les commandes, il est impossible de savoir s'il aurait pu sauver l'avion», ajoute le spécialiste. Quels que soient les événements qui ont eu lieu à bord du vol 604, l'équipage n'a eu que très peu de temps pour réagir. Et on sait tous comment cela s'est terminée», conclut-il. (A suivre...)