Nouveauté - La culture du covoiturage fait timidement ses débuts dans la région ouest du pays, avec des adeptes qui tiennent à propager cette culture «économique et écologique». Pour ceux qui ne le connaissent pas, le covoiturage est l'utilisation conjointe et organisée à la différence de l'auto-stop d'un véhicule, par un conducteur non professionnel et un ou plusieurs tiers passagers, dans le but d'effectuer un trajet commun. Kamel, un trentenaire, chef d'entreprise, a tout de suite adhéré au concept. Il publie régulièrement des offres de covoiturage à Oran (entre Bir El-Djir et la place Hoche, au centre-ville) et des offres pour un long trajet, Oran-Tlemcen notamment. Kamel, qui a fait ses études en France, connaît bien le concept développé dans ce pays surtout pour les longues distances. Découvrant l'un des deux sites algériens proposant ce service, il a été parmi les premiers à publier des offres. Le concept n'est pas très connu à Oran, ni dans les autres régions du pays, «ce qui fait la rareté de réponses», a estimé Kamel qui propose des places dans son véhicule à 200 dinars pour le trajet Oran-Tlemcen, soit la moitié du tarif que pratiquent les taxis. Zahir, le dirigeant de la boîte qui a créé le site «Coorsa.com» publiant des offres et demandes de covoiturage depuis 6 mois, rejoint l'avis de Kamel, considérant que peu de gens connaissent ce service. Les avantages du covoiturage sont multiples. Il répond aux trois thématiques essentielles du développement durable : le social, l'environnement et l'économie. Si des covoitureurs se lancent dans l'aventure pour des raisons économiques, tous s'accordent à dire qu'ils y apprécient la convivialité. C'est le cas de Yacine, qui a utilisé à quelques reprises les services de «Nroho.com» pour aller à Alger. «Je viens d'achever mes études et je n'ai pas encore un travail. C'est donc pour des raisons économiques que je me suis essayé au covoiturage la toute première fois. J'ai fait à deux reprises le trajet Oran-Alger avec la même personne, un cadre très sympathique d'une trentaine d'années, avec qui le courant est tout de suite passé», a-t-il confié. En plus d'être économique, covoiturer est écologique étant donné qu'il réduit les émissions du CO2. Le concept du covoiturage trouve plus d'adeptes dans les régions ouest et centre du pays, a affirmé Zahir, l'intérêt à la pratique n'étant que très faible dans l'Est et le Sud. Le site compte, depuis sa mise en ligne en mai dernier, quelque 600 abonnés, précise Zahir. Les actifs ne sont toutefois que quelques dizaines. «La promotion du site et de la pratique du covoiturage est la priorité du moment», a-t-il encore souligné. Le covoiturage n'est toutefois pas dépourvu d'inconvénients. La montée de la violence et les réseaux de trafic des voitures volées peuvent dissuader beaucoup de personnes à offrir ou à demander le service. La seule garantie qu'offre le site c'est l'identification par les numéros de téléphone exigés lors du «remplissage» en ligne du formulaire d'adhésion. S'agissant de ce point, Kamel s'est dit «peu inquiet», car le service n'est connu pour l'instant que d'une certaine catégorie de personnes, des étudiants et des jeunes cadres notamment.