Ambition - Le ministère de la Santé veut en finir avec les pannes traditionnelles des appareils médicaux. Pour ce faire, il préconise la création de directions de maintenance au niveau des hôpitaux. Nos hôpitaux végètent devant le nombre d'équipements inopérants estimé en 2011 à 5 700 appareils médicaux en panne. Abdelmalek Boudiaf semble vouloir prendre sérieusement en charge cette question qui paralyse un nombre considérable de services hospitaliers. Pour lui le problème de la disponibilité des équipements médicaux ne se pose pas, c'est plutôt «le problème de la maintenance de ces appareils qu'il faudrait résoudre». Des scanners, des mammographies, des radiographies, des IRM, des échographes, des endoscopes... autant d'appareils payés en devises fortes se retrouvent ainsi finalement inutilisés faute de réparation. «Les scanners et les IRM sont des appareils lourds qui coûtent cher, et leur manipulation doit répondre aux normes à laquelle sont affectés des médecins radiologues, et tous ces paramètres sont à prendre en considération» pour leur maintenance, a expliqué le ministre de la Santé hier, en marge de sa visite dans la wilaya de Tipaza. M. Boudiaf a insisté sur l'importance de créer une direction de la maintenance au niveau de tous les hôpitaux, annonçant qu'une opération de recensement de tous les équipements neufs qui n'ont pas encore été utilisés et de ceux qui sont en panne, était en cours. Le constat des pannes de fonctionnement des équipements d'appareils médicaux ne date donc pas d'aujourd'hui. Une situation à laquelle font face les malades seuls, abandonnés à leur sort. A l'époque d'Ould Abbas déjà, on parlait d'environ 2 000 appareils médicaux stockés au niveau des magasins des hôpitaux dans des endroits susceptibles de les endommager. L'ex-ministre avait même cité le chiffre de 23 000 appareils médicaux installés au niveau des hôpitaux, laboratoires et centres médicaux mais qui n'ont pas été mis en service suite à l'absence de compétences et de techniciens pouvant les faire fonctionner. M. Ould Abbas avait également avancé que sur les 73 000 équipements médicaux que compte le secteur de la santé, 10 000 n'ont jamais été utilisés. La situation étant ce qu'elle est et en attendant une amélioration, pour les mieux nantis la parade est toute trouvée. Ils se dirigent vers le privé moyennant une forte somme d'argent. Pour les autres, ils doivent prendre leur mal en patience avec tout ce que cela suppose comme préjudice sur leur santé. Il est tout de même curieux de voir que le matériel médical n'est affecté de pannes que dans les structures publiques. - Lors de sa visite aux établissements hospitaliers de la wilaya de Tipaza, le ministre de la Santé a indiqué avoir «constaté un grand dysfonctionnement et beaucoup de laxisme et il faut prendre quelques mesures pour que chacun fasse son travail», en promettant «d'autres décisions». Il a martelé que si des «sanctions» s'imposaient, il les prendrait précisant qu'il tenait absolument «à l'exécution des instructions et des orientations déjà données». Sitôt dit, le ministre a procédé au limogeage du directeur de la santé publique (DSP) de la wilaya de Tipaza pour «mauvaise gestion». Il s'agit du deuxième limogeage en à peine un mois. Abdelmalek Boudiaf avait en effet suspendu auparavant le directeur de l'hôpital d'El-Affroun et le coordinateur paramédical. Cette suspension est intervenue suite au décès d'une personne âgée, évacuée vers ce centre hospitalier dans un état jugé grave après qu'elle eut été blessée par un pneu de tracteur que des manifestants lui avaient lancé en pleine figure.