Résumé de la 4e partie - Le commandant demande à l'équipage de se préparer à atterrir. Halifax n'est plus qu'à vingt minutes de vol et il doit déjà commencer les check-lists... Les deux check-lists de Swissair prévues pour ce type de situation sont assez longues à appliquer. Elles demandent une vingtaine de minutes. Le commandant entame la liste des vérifications alors que le copilote poursuit la descente vers Halifax. «Stéphane, prends la radio pendant que j'effectue la check-list», demande le commandant à son copilote. L'avion passe la barre des 25 000 pieds (9 000 mètres). La descente est rapide, mais ce n'est pas une descente d'urgence. En fait, l'équipage à ce moment applique à la lettre ce qui est prévu par la compagnie dans ce type de situation. «J'ai d'abord pensé que tout irait pour le mieux. Puisque tout se passait normalement, je n'allais pas avoir à faire grand-chose pour les guider jusqu'à Halifax», dit le contrôleur. «Swissair 111, vous pouvez descendre à 3 000 pieds, ou alors descendez à un palier intermédiaire si vous préférez», lance-t-il au commandant. La seule inquiétude du contrôleur concerne l'altitude. L'avion est encore très haut alors que la piste se rapproche rapidement. «L'avion était peut-être un tout petit peu trop haut. J'ai voulu être sûr que les pilotes savaient à quelle distance ils se trouvaient de l'aéroport. Combien de kilomètres ils leur restaient à parcourir. Comme cela, ils allaient pouvoir gérer la distance en toute connaissance de cause», dit le contrôleur. Hormis la fumée dans le poste, l'avion se comporte normalement. Et, à ce stade, tout fonctionne correctement. Seuls les pilotes avec leur masque à oxygène voient leur mobilité très réduite. Du coup, ils ont besoin d'aide pour le moindre mouvement. «Vous m'avez appelé commandant», demande une hôtesse. «Oui, cela fait deux minutes. Passez-moi le câble d'approche d'Halifax, dans ma serviette. Et rejoignez l'équipage», lui lance-t-il, nerveux. Il faut maintenant avertir les passagers du déroutement sur Halifax. En cabine, tout est calme et personne ne s'est aperçu de rien. «Nous allons effectuer un atterrissage imprévu à Halifax dans une vingtaine de minutes. Les voyants ceintures sont allumés. Veuillez relever votre tablette», dit l'hôtesse. Mais l'avion est encore à 20 000 pieds. Et cette fois, il est franchement trop haut pour une piste à moins de 50 kilomètres de là. La pente serait trop forte. Une seule solution, il faut rallonger la descente en faisant un détour. (A suivre...)