Particularité - «Malheureusement, Alger est l'unique capitale qui ferme très tôt. Dans toutes les autres capitales du monde tous les commerces demeurent ouverts la nuit, sauf à Alger», nous dira Hadj Hassen. Chez ce commerçant installé à la place Audin, depuis deux ans, les prix qui sont pratiqués sont les mêmes. Il n'y a aucune augmentation des tarifs durant la nuit. «On reste ouvert jusqu'à minuit, voire jusqu'à une heure avec les mêmes prix», nous dira-t-il. Avant d'ajouter : «Il faut que les prix soient à la portée de tout le monde !» Ici, dans ce restaurant, les clients ont un autre avantage : ils peuvent se connecter au réseau wifi. L'écran d'un téléviseur donnant sur la terrasse est accroché au mur. Seulement ce commerçant qui a répondu favorablement à la demande de l'autorité publique d'ouvrir la nuit, se plaint du manque de mesures incitatives. «Aucun avantage fiscal ou parafiscal ne nous a été accordé», nous confiera-t-il avec regret. «On ferme à 22 h. Les Algérois ne veillent pas et ne veilleront jamais», nous dira le propriétaire d'une cafétéria à Didouche-Mourad. Et d'expliquer : «Il y a un problème de stationnement.» En effet, de part et d'autre de la rue Didouche-Mourad on ne peut stationner nos véhicules. A cette heure de la nuit, et malgré la chaleur, seules quelques rares personnes sont attablées aux différentes terrasses que compte cette belle rue d'Alger. On commence d'ailleurs à rentrer les tables et les chaises. Un bus de l'Etusa arrive d'El Biar, sans aucun passager. 21h. En face de l'arrêt de bus de la place Audin, un salon de thé baisse rideau. Un magasin de chaussures aussi. «On nous a convoqués pour ouvrir, mais il y a un problème de sécurité, nous ne sommes pas très rassurés», nous dit le propriétaire qui s'apprête à baisser rideau. Et à un autre commerçant présent sur les lieux d'évoquer d'autres contraintes : «Moi, je suis aussi commerçant. Pour qui ouvrir la nuit ? D'abord, il n'y a pas de touristes.» Un lieu attire notre attention : le centre culturel Mustapha-Kateb. Cet établissement qui dépend de la wilaya d'Alger, est fermé. «Le centre ferme à vingt heures», nous apprend le veilleur de nuit. A 21h 50, la rue Che Guevara est désertée. A Bab El-Oued. Avenue Colonel-Lotfi. Les magasins sont fermés. Seul un vendeur de cacahuètes est là devant sa table. Au bout, des gargotes sont encore ouvertes. 22h 08, la gare ferroviaire est fermée. A Tafourah il n'y a aucun bus. Ni voyageur d'ailleurs. A l'aéroport international d'Alger à 23 h des voyageurs en provenance de Londres. Deux autres vols en provenance d'Europe vont encore arriver. Après minuit. A l'intérieur de l'aéroport deux cafétérias seulement sont ouvertes. Et le reste : «Elles ferment à 21 h.» «Mais vous savez que nous sommes en Algérie !», nous lance un agent en souriant.