Ils vivent dans l?ombre, nourrissant l?espoir éphémère d?être reconnu un jour, que la société les regarde autrement comme des personnes à part entière, qui ont le droit de vivre,? même seuls. Ils traînent leur célibat comme une honte, tentant d?arracher un nom, de retrouver une place et de se frayer un chemin autre que celui imposé par les hommes. Loin de bénéficier d?une reconnaissance sociale et d?un statut clair et défini, les célibataires, en Algérie, souffrent énormément du vide juridique et de l?absence de mouvement associatif. Aucune association n?a été créée à ce jour pour prendre en charge cette catégorie lésée et aider son intégration par l?organisation de rencontres ou de soirées entre célibataires, la mise en ?uvre d?une cellule d?écoute,? Ainsi à la solitude des c?urs vient s?ajouter cet autre exil quotidien. Pour la prise en charge sociale, aucune aide «spéciale célibataire» n?est proposée. Selon M. Baba Aïssa, ex-cadre de la caisse nationale de la sécurité sociale (Cnas), le célibataire algérien bénéficie des aides de la caisse, «si c?est un employé déclaré qui paye ses cotisations mensuelles et annuelles». Pour les «employés déclarés» et licenciés après la fermeture de leur entreprise, ils sont pris en charge par la caisse nationale d?assurance-chômage (Cnac). Ils recevront, pendant 36 mois, une pension de près de 80% de leur salaire. Cette pension diminuera graduellement pour atteindre les 40% la dernière année... Cette prise en charge du célibataire, qui s?inscrit dans le cadre du travail, est assurée pendant trois ans. Au-delà de cette période, il sera livré à lui-même. En outre, le célibataire déclaré, qui prend en charge une famille, pourra bénéficier d?une aide et recevoir des allocations familiales en déposant des papiers qui attestent de sa situation. Il faut donc parler du célibataire travailleur et préciser qu?il aura ses droits d?employé sans plus. En attendant, de nombreux Algériens, chômeurs et «travailleurs au noir», non déclarés, ne peuvent se marier.