Résumé de la 8e partie - Il est 22.31, en ce 2 septembre 1998 quand le MD11 avec ses 229 passagers et membres d'équipage percute l'océan. Le lendemain matin, un effroyable spectacle attend les sauveteurs... Au cours des jours et des semaines qui vont suivre, un seul corps sera identifié. Tous les autres ont été déchiquetés ou emportés par la mer. Cette nuit-là, à Genève, Ian Show a un mauvais pressentiment quant à sa fille de 23 ans, Stéphanie, qui était à bord du vol. «La nuit où elle était censée rentrer, je ne sais pas pourquoi, mais j'étais agité. Je me suis endormi tôt et quand je me suis réveillé, ma femme ne dormait pas encore. Je lui ai demandé si elle avait eu des nouvelles de Stéphanie. Elle me dit que non. Mais elle n'en attendait pas puisqu'on savait qu'elle était dans l'avion à ce moment-là. Elle devait espérer que j'irai la chercher à l'aéroport dans la matinée. Je me suis réveillé à 6 h, heure de Genève. A la télévision, ils ont parlé du crash du vol Swissair 111. J'ai su immédiatement qu'on venait de perdre notre fille», témoigne le père d'une des rescapées Stéphanie Show. Bille Pikrell, le contrôleur aérien, est sous le choc. En 30 ans de métier, il n'avait jamais vécu un tel drame. «C'est une expérience très étrange. Je ne suis pas certain de pouvoir exprimer clairement ce que j'ai ressenti. Nous, nous sommes là pour fournir un service. Alors, bien sûr nous lisons des histoires de crash en montagne ou dans des coins perdus, quelque part dans un pays lointain. Mais comment imaginer que cela peut arriver à côté de chez vous. Alors quand cela se produit, je crois que nous nous sentons soudain très seuls», raconte le contrôleur. C'est alors que le bureau de la sécurité de transport canadien se voit charger d'entamer la plus grande enquête jamais menée au Canada. Au départ une seule chose est clairement établie : un incendie s'est déclaré dans le poste de pilotage. Il faut maintenant en trouver les causes. «Cette enquête constituait un véritable défi. D'abord, il fallait retrouver l'épave de l'appareil par 60 mètres de fond. Et bien sûr l'avion était en miettes. Et il fallait retrouver plusieurs centaines de milliers de fragments. Cela était le premier défi. Ensuite, une fois tous ces débris retrouvés, fallait-t-il encore sélectionner les plus significatifs. Et à travers eux, comment les choses s'étaient passées et pourquoi ?», explique un des spécialistes chargés de l'enquête. (A suivre...)