Résumé de la 1re partie - Bien que Richard essaie d'arranger les choses, les relations entre sa mère et son épouse ne faisaient qu'empirer... Les enfants ont pris l'habitude de jouer dans la rue. Mais chaque fois c'étaient, entre la mère et la belle-fille, des altercations à n'en plus finir. Et Richard, en rentrant, devait, comme d'habitude, arranger tout cela. Richard B. a maintenant presque terminé son travail de jardinage. Dans la cuisine, la discussion se poursuit. Sa mère crie si fort qu'il entend tout : «Et cette machine à laver ? Quel gaspillage d'électricité ! C'est mon courant, mon courant à moi qu'elle utilise. Vous êtes chez moi, ici. Alors, à partir de demain, vous irez faire laver votre linge chez le blanchisseur.» Richard B. entend sa femme répliquer à sa belle-mère qu'elle exagère. Cette machine c'est Richard qui l'a achetée et on s'en sert aussi pour laver son linge à elle. Richard B. essaye de garder son calme, mais ses mains tremblent. Ah oui, cette fois, elle exagère ! Elle exagère vraiment... L'année dernière, quand il a décidé de faire des travaux dans la maison, sa mère n'a rien dit. Il a d'abord fait mettre le chauffage central. Il l'a fait lui-même. C'est son métier : il est installateur de chaudières. Ensuite, il a fait rénover la salle de bains, poser de la moquette, repeindre les volets. Tout cela, il l'a payé lui-même, avec ses économies. Chaque fois qu'il avait voulu en parler à sa mère, elle changeait de sujet. Pendant les travaux, elle continuait à se promener dans la maison, au milieu des ouvriers, sans leur adresser la parole, sans leur lancer un regard, comme si elle ne les voyait pas, comme s'ils n'existaient pas. Mais quand tout a été fini, un soir après dîner, elle s'est mise à rugir. «La couleur des volets est ignoble ! Et cette moquette, je ne peux pas la voir, et le carrelage de la salle de bains, c'est affreux ! Vous allez m'enlever tout ça ! Je suis chez moi. Je veux que ce soit comme avant.» Richard a essayé de répliquer calmement : «Mais enfin, maman, je t'ai demandé ton avis et tu n'as pas voulu me répondre !» Il n'y a rien eu à faire. Depuis ce temps, elle ne cesse de répéter : «Ah, ce que c'est laid ! Mon Dieu que c'est laid ! C'est bien les goûts de Maria, ça !» Et elle menace de faire venir les ouvriers pour tout remettre comme avant. Pourtant, elle se sert de la salle de bains, elle profite du chauffage central... Ah, oui, elle exagère, elle exagère ! Les bruits de la discussion se sont tus. Maria, de guerre lasse, a dû quitter la cuisine. Richard B. a maintenant fini de tailler ses arbustes. Il lance un soupir... Allons, il faut qu'il aille trouver sa mère. Il va encore essayer d'arranger ça. D'un air résigné, il pousse la porte de la cuisine, sa serpe à la main. Sa mère est là, qui tourne en rond. Richard la regarde comme s'il la voyait pour la première fois. Il y a des jours où il comprend l'aversion de sa femme à son égard. Cette grande femme maigre aux joues creuses, au visage pointu, n'a rien pour inspirer la sympathie. Et lorsque, comme en ce moment, la colère la défigure, elle a l'air franchement odieux. Mme B. se précipite sur son fils. «Ça ne peut plus durer. Je ne peux plus supporter ta femme ni tes sales gosses !» Richard fait un geste d'apaisement : «Allons, Maman, Maria a peut-être été un peu vive, mais reconnais que toi aussi...» (A suivre...)