La police du Nigeria, connue pour ses méthodes très musclées pour réprimer les manifestations, a dévoilé, hier, vendredi, l'une de ses armes secrètes : une chorale masculine impromptue. Mercredi, au premier jour d'une grève générale lancée pour protester contre la hausse des prix des carburants, une escouade d'agents de police a été surprise par une caméra de la chaîne internationale d'information américaine CNN en train de chanter avec un artiste nigérian très populaire et un groupe de grévistes sur un marché de Lagos. Le porte-parole de la police a souligné que les policiers n'étaient pas en train de manifester ou de s'amuser, mais au contraire utilisaient le pouvoir du chant pour calmer une situation potentiellement tendue. Il a expliqué que l'escouade avait, en fait, suivi le patron du syndicat des musiciens et chanteur célèbre Charly Boy, accompagné d'une foule de conducteurs d'okada, les taxis-motos, jusqu'au marché de Tejuosho à Lagos, pour éviter tout débordement. «Une grande foule s'est ensuite rassemblée autour de Charly Boy et a commencé à entonner des chansons. Pour disperser la foule, les policiers ont voulu distraire les militants en chantant les hymnes de parade de la police mobile.» Selon M. Olakpe, «l'attention de la foule a été captée et les grévistes sont devenus des spectateurs satisfaits qui se sont dispersés dans le calme».