Phénomène - Si l'Etat a plus ou moins réussi à maîtriser le contrôle des produits alimentaires, il n'en demeure pas moins que les produits industriels (médicaments, appareils électroménagers, pièces de rechange, cosmétiques, CD...) inondent le marché algérien. La preuve. Rien qu'en 2013 plus de 350 000 articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes. Ce chiffre faramineux a été avancé hier par la sous-directrice chargée de la lutte contre la contrefaçon à la DGD, en marge d'un colloque international sur la lutte contre la contrefaçon, organisé, à l'hôtel Mercure (Alger). Il s'agit essentiellement des vêtements de sport de marques internationales (Adidas , Nike, Reebook), des cosmétiques, de la quincaillerie et des produits électriques. Les pays d'origine sont notamment l'Indonésie et la Chine ; les Emirats arabes unis, et plus récemment la Turquie, l'Italie et l'Egypte, a ajouté Fadila Ghodbane. Interrogée sur l'impact de ce phénomène international, elle dira que la contrefaçon porte atteinte à l'économie nationale, aux consommateurs et à l'investissement étranger mais il n'y a pas de structures pouvant évaluer ce fléau qui n'a épargné aucun secteur. Autrement dit, avoue-t-elle, il n'y a aucune étude faite en Algérie pour mesurer l'impact de ce phénomène qui devient de plus en plus menaçant. D'où la nécessité d'une coopération étroite entre le ministère du Commerce, de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales, a-t-elle préconisé. Abordant le volet juridique, les intervenants ont recommandé la mise en place d'une réglementation adéquate et plus adaptée, voire un texte de loi qui définit clairement la contrefaçon et les mesures répressives contre les fraudeurs. En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics pour contrecarrer ce phénomène, cette tâche devient de plus en plus difficile en raison de l'absence de structures homologuées pouvant contrôler les produits contrefaits en Algérie. C'est l'un des problèmes majeurs relevé par les participants à ce colloque qui prendra fin aujourd'hui. Hormis cet état de fait, le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès du ministère du Commerce, Abdelhamid Boukahnoune, a mis le doigt sur les raisons de l'évolution de ce phénomène. Il citera entre autres, le manque de qualification et de formation des agents de contrôle et surtout les normes (référentiel) pour analyser les produits non conformes à la réglementation. Dans la foulée, il indiquera que le ministère du Commerce a lancé une enquête – qui est en cours – pour le contrôle de conformité des chauffages importés. Plus de 40 000 unités provenant de Chine et de Turquie ont été saisies aux frontières, a-t-il précisé (voir article ci dessous). Au terme de la lutte contre ce fléau, le ministère de tutelle a mis en place 8 500 agents depuis 2008, en attendant l'ouverture du laboratoire national d'essai d'analyse dont les travaux ont atteint un taux d'avancement de 85 % pour l'année prochaine. Pour sa part, le directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, signalera qu'environ 1,2 million de produits contrefaits sont saisis annuellement. «70% de ces produits proviennent des pays asiatiques, notamment la Chine, 13% des pays de l'Union européenne (UE) et quelques produits des pays voisins», a-t-il conclu.