Exploit Histoire de démystifier cet Euro-2004, la Grèce a créé la première grosse surprise du tournoi en battant le Portugal chez lui à Porto (2 à 1) en match d?ouverture. La beauté est dans la simplicité, dit-on. A l?image de cette cérémonie d?ouverture où une caravelle des premiers pionniers et explorateurs traversa intrépidement mers et océans à la découverte du monde, surtout des Amériques. Ce ne fut pas le cas de Figo et ses coéquipiers, lors de ce match inaugural de l?Euro-2004, où ils trouvèrent sur leur chemin une solide équipe grecque trempée dans le moule de fer de son sélectionneur l?Allemand Otto Rehhagel. D?entrée, les Portugais ont montré des signes de fébrilité derrière et au milieu, laissant beaucoup d?espaces et perdant plusieurs ballons dont profitera le remplaçant de l?Inter de Milan Giorgios Karagounis pour aller battre le gardien Ricardo d?un tir à ras de terre dès la 7?. Les hommes de Scolari auront du mal à reprendre le match à leur compte face à des Grecs frais physiquement et présents dans tous les duels. La première mi-temps s?égrène sans que les Lusitaniens parviennent à inquiéter leurs adversaires. Les Grecs, eux, prennent confiance et conscience de leurs immenses qualités en enfonçant le clou dès la reprise de la seconde période par Basinas, le milieu du Panathinaïkos, sur penalty à la suite d?une faute du jeune prodige Cristiano Ronaldo. Le stade des Dragons de Porto perd sa voix et les sifflets s?élèvent, alors que sur le terrain, toutes les caravelles portugaises viennent se fracasser contre le dieu de la défense Dellas qui éc?ura tous ses adversaires. Invaincue d?octobre 2002 à mars 2004, la Grèce a bâti sa qualification à l?Euro sur un système ultradéfensif très efficace que les Portugais ont appris à leurs dépens, eux qui n?ont pu parvenir à marquer que dans le temps additionnel sur une tête croisée de Cristiano Ronaldo. Le Portugal, qui fête la St Antoine, rate ainsi son entrée et il lui sera difficile d?entretenir l?espoir, celui de tout un peuple, d?aller en finale. Dans le second match de ce groupe A, l?Espagne, dominatrice, a pris le dessus sur la Russie grâce à un but de Valeron à l?heure de jeu. Premier ballon et première réalisation pour le sociétaire du Deportivo La Corogne sur un excellent coaching de Saez. Les Espagnols ont fait preuve d?une grande santé, d?une bonne circulation de la balle et d?un bon équilibre qui leur ont permis d?avoir la mainmise sur le match. Les Russes, en revanche, n?ont pas montré leur vrai visage, si ce ne sont le courage et la grande présence de Smertine qui n?ont malheureusement pas suffi pour secouer ses coéquipiers en attaque. Explosion de joie à Athènes Des centaines d'Athéniens sont sortis hier soir dans les rues de la capitale grecque juste après la fin du match d'ouverture de l'Euro à Porto pour fêter la victoire inattendue de la Grèce face au Portugal (2-1). A Omonia, la place centrale de la ville, les supporters ont déployé des drapeaux grecs tandis que des dizaines de voitures sillonnaient les rues de la ville en klaxonnant. «Avec cette victoire historique, notre équipe a gagné l'estime de l'Europe du football et rempli d'émotion le peuple grec», a déclaré le Premier ministre grec Costas Caramanlis.