Situation - La station thermale de Hammam Salihine (Khenchela), a été fermée aux curistes, jeudi dernier, à la suite d'une «dégradation avancée des conditions d'accueil et des prestations fournies». Les curistes affluant dans cette station thermale pour traiter notamment des affections rhumatismales et asthmatiques, étaient de plus en plus «excédés» par le manque d'hygiène, ont souligné, hier, les services de la wilaya. La station thermale de Hammam Salihine sera «réaménagée dans le respect de son aspect original», tandis que des études ont été engagées pour améliorer le confort et l'hygiène des curistes ainsi que pour aménager l'environnement extérieur, selon la même source. La gestion de la station sera de nouveau mise aux enchères publiques par les autorités de tutelle, l'administration des domaines et la commune de Khenchela, un cahier des charges a été prévu, dans ce contexte, portant notamment sur l'hygiène et la qualité des prestations fournies aux curistes. Hammam Salihine, gérée jusque-là par un opérateur privé dont le contrat d'adjudication vient de prendre fin, compte environ cinquante chambres dans un cadre naturel des plus agréables, au cœur d'une forêt de pins d'une quarantaine d'hectares. La source d'eaux thermales d'un débit de 30 litres/seconde sera également aménagée en vue d'une meilleure exploitation des thermes de Hammam Salihine, a-t-on, encore fait savoir à la wilaya. Site touristique et thérapeutique par excellence, situé dans la commune d'El Hamma à 7 km du chef-lieu de la wilaya de Khenchela, Hammam Essalihine (Aquae Flavianae) ex-Fontaine-Chaude, est un bain romain qui existe depuis 2 000 ans. Son exploitation remonte à l'époque romaine. D'après les inscriptions le complexe a été exploité ou probablement reconstruit vers la dynastie des Flaviens dans le temps de Vespasien en 69 après J.-C. Une autre inscription indique que le lieu a subi une réparation par Septime Sévère en 208 après J.-C. D'autres ont subi des travaux de construction importants et des réparations au temps du royaume de la Numidie et à l'époque romaine. Situé dans une région forestière au climat particulier, par conséquent un lieu de prédilection pour les nombreux touristes. Cependant, comme bon nombre d'endroits touristiques, ni son histoire ni encore moins ses propriétés thérapeutiques indiquées pour les maladies rhumatismales, respiratoires et dermatologiques ne lui ont épargné un état des lieux désolant. En octobre dernier d'ailleurs, une pétition avait été lancée via le Net «afin de sauvegarder ce qu'il en reste». «Cette station thermale a traversé toutes les époques et a permis à tous ceux qui ont eu l'occasion de venir à Khenchela de bénéficier de ses bienfaits. Aujourd'hui, Hammam Essalihine se meurt et subit chaque jour les affres de la cupidité et de l'incompétence de ceux qui ont acquis le droit d'en disposer, jusqu'à lui faire subir la pire des injures, celle de l'avilir pour en faire une simple pompe à fric», avait-on notamment écrit dans une lettre adressée au directeur local du tourisme, au wali et au ministre du Tourisme. «A Hammam Essalihine, c'est l'Histoire que l'on insulte chaque fois que nous feignons de ne pas nous rendre compte de l'état dans lequel ce joyau de l'Histoire se trouve», avait-on, en outre, déploré.