Mémoire - La journée d'hier au MAMA a été marquée par la réunion de plusieurs conférenciers et conférencières issus du monde arabe. Cette réunion s'est tenue sous la houlette du Museum of Manufactured Response to Absence (Musée de la réponse fabriquée pour absence). Cette structure culturelle et artistique a été pensée et réalisée afin de cerner les questions inhérentes au passé palestinien en terre koweïtienne. Le Museum of Manufactured Response to Absence (MoMRtA) s'érige, entre autres, comme un outil de recherches et d'investigations sur l'absence d'archives et de preuves tangibles (écrits, textes, documents) sur la dynamique palestinienne dans la société koweïtienne depuis 1936. La longue histoire des Palestiniens installés depuis huit décennies dans cet Etat de la péninsule arabique n'a pu ni émerger ni incruster des racines, bien qu'ils aient contribué à rehausser certains secteurs stratégiques par le biais de leurs qualifications et leur niveau intellectuel. Il faut également rappeler que le rôle économique joué par les Palestiniens est indéniable. Malheureusement, il semble que la guerre irako-koweïtienne, selon la conférencière May Al Nakib, ait porté le coup de grâce à la présence palestinienne dans cet Etat. En effet, en 1990, face à une montée de mesures «contraignantes», les Palestiniens du Koweït ont été obligés de partir en masse.Il a existé un âge d'or palestinien au sein de la société d'accueil, qui, actuellement, refuse ou nie les apports fructueux des réfugiés palestiniens dans tous les domaines. L'oubli, le silence décrétés par la population koweïtienne sur une cohabitation, des liens tissés remontant à loin, entre les deux peuples, ont donné lieu à une prise de conscience sur «l'absence» de mémoire palestinienne au Koweït. Le MoMRtA s'attelle, pas à pas, à reconstruire «la mémoire fragile et fragmentée» des Palestiniens du Koweït, et lui donner un passé afin de projeter les assises du futur. Les conférenciers n'ont pas manqué de relever que l'Etat du Koweït a été, dès les années 47-48, réceptif à la cause palestinienne en s'y alignant. Aujourd'hui, à la faveur de structures comme le MoMRtA, il y a un nouveau regard sur le refus d'insertion des Palestiniens au Koweït et un engagement contre «l'absence». Outre May Al Nakib qui a fait un long plaidoyer intitulé : «Palestiniens au Koweït jusqu'où ?», Christine Khoury est revenue sur «l'exposition internationale pour la Palestine de 1978». L'Egyptien Yahia Sewailam a mis en évidence la place de l'Art contemporain palestinien au Koweït, Khalid Hourani a montré la dimension du peintre Picasso dans le contexte culturel palestinien ; alors que Jacques Aswad a animé cette rencontre avec le thème «Le para-musée». Dans un tout autre registre, Mohssine Harraki et Sofiane Zouggar ont, tous deux, développé «l'absence dans le travail». Enfin, Halim Karabibene est intervenu sur les «chroniques du MNAMC (Musée national d'art moderne et contemporain de Tunis) de la cocotte».