Le festival culturel national de théâtre amazigh constitue «un plus» pour l'enrichissement du Théâtre national et la valorisation du patrimoine, ont affirmé des spécialistes du 4e art approchés au cours du festival organisé depuis mardi dernier à Batna. Cette manifestation s'affirme, d'une année à une autre, comme un espace de rencontres de troupes d'amateurs et de professionnels des diverses régions, qui ont tout le loisir d'échanger des expériences, de conduire des débats et d'organiser des ateliers de formation animés par des académiciens, ont-il souligné. Pour le Dr Leïla Benaïcha, de l'université de Sétif, le festival permet de «ressourcer le théâtre d'expression amazighe et de redécouvrir le patrimoine amazigh qui représente un pan aux origines immémoriales de la culture algérienne». De son côté, le Dr Anawal Tameur, de l'université d'Oran, a indiqué à l'APS que la pratique théâtrale en Algérie a été connue des Amazighs «bien avant l'arrivée des Romains». Pour cette spécialiste, «la redécouverte des ces origines premières du théâtre algérien permet de se passer des modèles d'expression théâtrale des autres peuples». Le théâtre amazigh est «un rêve devenu aujourd'hui réalité», a affirmé, quant à elle, Mme Sakina Mekkiou, dite Sonia, comédienne et directrice du théâtre Azzedine-Medjoubi d'Annaba, estimant que le théâtre est «un texte, une sensation et une interprétation sincère qui, réunis, permettent de faire passer le message au spectateur même si celui-ci ignore entièrement la langue de la pièce». Sonia qui considère que le festival est «un acquis pour le théâtre national», a affirmé «ne cesser d'être étonnée par le public batnéen, toujours aussi nombreux et enthousiaste à chaque soirée». Le public de la capitale des Aurès «reste le plus grand appui de ce festival» qui souffle cette année sa 5e bougie, a noté de son côté le directeur du théâtre d'Oum El-Bouaghi, Lotfi Bensebaâ.