Politique - Carburants, céréales, eau, sucre, ou encore électricité, sont autant de produits de première nécessité que l'Etat subventionne. Le coût des subventions est loin d'être de la petite monnaie, tant il s'agit du cinquième du budget de l'Etat, soit 20 %. Ainsi, pour l'année 2014, les transferts sociaux atteindront le montant de 1 503,2 milliards de dinars, soit une augmentation de 106,3 milliards de dinars par rapport aux transferts sociaux de 2013. Un chiffre qui représente 8,8 % du PIB et dont une grande proportion est affectée aux produits de base, notamment les céréales, le lait, le sucre et les huiles qui constituent 12,8 % de l'ensemble des transferts. Or, depuis des décennies, ces aides financières profitent autant aux chômeurs, aux maigres revenus et aux employés qu'aux entreprises et multinationales. Une situation qui pose le problème de la gestion rationnelle de ces subventions de sorte à en faire bénéficier, seulement, les catégories sociales à faibles revenus. En effet, parmi les questions que soulève cette nécessité de revoir la politique de subventions adoptée jusqu'à ce jour, c'est que ces aides profitent de manière équivalente à «tout le monde, y compris les grosses fortunes». Soit, du chômeur au diplomate en poste dans notre pays en passant par les entreprises de production dont certains de ces produits de base entrent dans le processus de fabrication de biscuits et autres limonades. Outre cet état de fait, force est de constater que les subventions aux produits de première nécessité se traduisent souvent par «la fuite des produits vers les pays limitrophes», encourageant ainsi, cette autre plaie qui mine l'économie nationale : la contrebande. Ce qui fait dire à nombre d'observateurs que la manière de faire actuelle fait même des heureux hors de nos frontières. En effet, ces derniers bénéficient indirectement de ces subventions du fait de la fuite, à travers nos frontières, des produits en question. Une réflexion sur ce poste représentant des dépenses «très importantes» dans le budget de l'Etat, a bien été entamée il n'y a pas si longtemps, par le ministère des Finances, a souligné Ferhane Sidi Mohamed, directeur général de la Direction générale de la prévision et des politiques. Il semblerait que cette réflexion soit encore en cours. Pour nombre d'experts, il est plus qu'urgent de revoir la politique des subventions appliquées par l'Etat depuis 1999, non pas pour réduire le soutien social, mais plutôt pour assurer une gestion rationnelle des deniers de l'Etat. Et parmi les pistes que certains experts préconisent, ces derniers relèvent l'application d'une nouvelle politique de subvention basée sur le ciblage des catégories. Rappelons tout de même que pas moins de 14 fonds reçoivent des subventions.