Médéa: trois personnes décédées dans l'incendie d'une habitation à Souagui    Le président du groupe parlementaire d'amitié "Algérie-Tchéquie" reçoit son homologue tchèque    Boughali met en avant le rôle des compagnies de transport nationales dans la réalisation de l'intégration économique africaine    L'Imam de la mosquée Al-Aqsa salue la position immuable de l'Algérie à l'égard de la cause palestinienne    Chaib rencontre la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme    Sahara occidental : la Suisse appelée à suspendre sa coopération économique avec l'occupant marocain    APN : cycle de formation sur les techniques de communication au profit des députés    Rebiga insiste sur l'importance d'honorer les artisans de la glorieuse épopée de Novembre    Le Snel salue les "nouvelles mesures" de soutien au livre et à l'édition    Cyclisme / Tour d'Algérie 2025 : "Toutes les conditions sont réunies pour la réussite de la 25e édition"    L'Algérie a accompli de "grands pas" dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l'enfant    Le potentiel touristique exceptionnel de l'Algérie mis en valeur    Kouidri prend ses fonctions à la tête du ministère de l'Industrie pharmaceutique    Foot/ Ligue 1 algérienne : Ooredoo Algérie sponsor officiel du Club Sportif Constantinois    Boughali reçoit les rapports relatifs à la révision des avant-projets de loi sur les partis politiques et les associations    ANEP: Clôture des travaux de la 1e édition de l'atelier de travail "Innovons ensemble"    Israël bloque toujours l'accès de l'essentiel à Gaza après presque deux semaines de cessez-le-feu    Les pèlerins appelés à se rendre dans les agences de la Banque d'Algérie    Vers la création des centres d'excellence    L'Université, lieu approprié pour concrétiser la stratégie des pouvoirs publics    Des Start-ups proposent des solutions innovantes pour accompagner l'évolution du e-commerce    Conférence-débat jeudi prochain à Paris    la coopération militaire et sécuritaire avec les grandes puissances, le cas de l'Otan et du dialogue méditerranéen    Manifestation dans la capitale en soutien à la Palestine et pour dénoncer le génocide sioniste    Décès du Moudjahid Ismaïl Mahfoud    Trois membres d'une même famille sauvés d'une mort certaine    L'ONA sensibilise dans les écoles    La guerre de balance des paiements de Trump contre le Mexique et le monde entier … (Partie III)    MCO : Une seule arrivée officielle pour le moment contre trois départs    USMA : une nouvelle contre-performance à Béjaïa    Mehdi Merghem signe à l'USM Alger    Ils ont peint avec lui quand ils étaient enfants    Haltes à Tissemsilt et Oran    Ligue 1 Mobilis: l'ESM contraint au nul face au MCA (1-1)    Hadj 2025: Lancement de l'opération de paiement des frais à travers toutes les wilayas du pays    Le rôle des jeunes dans le développement des régions frontalières souligné        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Cinéma / «Công Binh, la longue nuit indochinoise»
Réquisitoire contre la colonisation
Publié dans Info Soir le 23 - 12 - 2013

Mémoire - Lam Lé, un cinéaste vietnamien, est l'invité du Festival international du cinéma d'Alger, une manifestation entièrement dédiée aux films engagés.
Son film en compétition est un documentaire. Công Binh, la longue nuit indochinoise revient sur un pan de l'histoire vietnamienne, jusque-là méconnu de la plupart des gens. C'est l'histoire de 20 000 forçats vietnamiens. Forçats, parce qu'ils ont été recrutés de force dans l'Indochine française pour venir suppléer dans les usines d'armement les ouvriers français partis sur le front allemand. Ils ont été arrachés de force à leur terre, à leur famille pour être inhumainement exploités.
Maltraités en France, les Cong Binh, c'est ainsi qu'on les appelait, transportés de camp en camp, vont être les pionniers de la culture du riz en Camargue. Et tout cela pour un salaire dérisoire. «Ce film est un retour sur une histoire occultée», a déclaré Lam Lé.
Ainsi, le mérite du film consiste à montrer ce qu'on ignore. Ce dernier se présente comme un réquisitoire contre la colonisation française, ses méfaits et son impact sur les populations colonisées. Son contenu a fait couler beaucoup d'encre, donc il a suscité, selon le réalisateur, de vifs débats partout où il a été présenté. C'est aussi un film tabou, «une source de gêne constante entre deux pays, la France et le Vietnam». Tout au long de ce documentaire, Lam Lé donne la parole aux déportés, parole qui, longtemps, leur a été confisquée. Ainsi, le film, fruit d'un minutieux travail de recherche, réunit les témoignages d'une vingtaine de survivants dont onze sont récemment décédés. Et pour étayer le contenu de son documentaire, Lam Lé a eu recours à des images d'archives. L'ironie des Công Binh est que, outre qu'ils sont malmenés par les colons français, puis livrés aux Allemands après la défaite de 1940, ensuite carrément marginalisés, ces forçats sont considérés par le Vietnam comme des traîtres, et ce, à cause de la méconnaissance de l'histoire. Nombre d'entre eux, ceux qui sont rentrés au pays au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont été assassinés. Công Binh, la longue nuit indochinoise est un hommage à ces laissés-pour-compte. Lam Lé a confié que son film est interdit au Vietnam. Interrogé sur les raisons de cette interdiction, le réalisateur a préféré mettre cela sur le compte de la méconnaissance de l'histoire. «Le Vietnam est en très mauvaise position par rapport au cas des travailleurs Công Binh, car ils sont considérés comme des traîtres», a déclaré Lam Lê, et de renchérir à propos de son documentaire : «Il ne s'agit pas d'un documentaire pour moi, il s'agit de mon film, de la vie aussi et l'histoire d'un pays qui a été pendant un siècle écrasé, pillé, exploité en toute impunité.»
- Même si Công Binh, la longue nuit indochinoise raconte un passé, il reste cependant d'actualité. «Le film consiste à montrer [et donc à dénoncer] la colonisation dans toutes ses formes», a déclaré Lam Lê, celui qui estime que plus de cinquante années après le processus de décolonisation, il s'avère que la colonisation continue d'exister «mais autrement, à un autre niveau. L'on assiste de nos jours à un prolongement de la colonisation et cette continuité se fait par l'entremise d'organismes internationaux, à savoir l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international... La colonisation continue d'exister en toute impunité». Ainsi, la mondialisation se révèle une colonisation, mais d'un autre type. «La différence réside dans la terminologie, mais le sens, donc le contenu, demeure le même», a-t-il soutenu. Ainsi, Lam Lé dénonce l'existence de la pensée unique, donc dominante, celle imposée par l'Occident, à savoir les anciennes puissances coloniales. A la question de savoir si, à travers son film, il fait un travail de mémoire, Lam Lé a répondu : «Je ne fais pas un travail de mémoire et je refuse de le faire, car en faire un, cela révèle une redondance.» Pour lui, faire un travail de mémoire, c'est comme pour tourner la page et oublier le passé. «Dans mes films d'ailleurs, je pose toujours la question de la colonisation, et ce sujet je l'aborde du point de vue d'ancien colonisé», a-t-il relevé. En effet, dans Công Binh, la longue nuit indochinoise, Lam Lé donne la parole seulement aux victimes de la colonisation, qui sont les siens.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.