Prestation n Le rideau a été levé, lundi, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth), sur la 3e édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes. L'ensemble musical de Constantine placé sous la direction de Samir Boukredera a marqué la première partie de la soirée, en interprétant une composition musicale exécutée sur le mode el-mezmoum. Contrairement à ce qui se fait habituellement dans le domaine du jeu musical andalou, cette formation, qui a émerveillé l'assistance et par le chant et par l'exécution instrumentale, a apporté de nouvelles variations et variantes mélodiques, des notes neuves et une interprétation créative au plan de l'orchestration qui, elle, était singulièrement imaginative. Le travail mené avec brio par cette formation s'est révélé authentique dans la mesure où il reste attaché à la tradition, et en même temps moderne, puisqu'elle a rénové, voire rajeuni l'orchestration. Le jeu était alors moderne, souple, aéré. L'association, se refusant de s'enfermer dans un style serré, typiquement conformiste ou même stéréotypé, a cherché, notamment dans l'interprétation musicale, une façon nouvelle et surtout actuelle de faire de la musique andalouse. Elle a alors proposé une création musicale inédite tout en respectant le cadre des noubas connues. Plus tard, le Stambouli Sanat Music, un ensemble musical turc créé et dirigé par Halil Necipoglu, a investi, en deuxième partie de la soirée, en interprétant avec une touche moderne de la musique traditionnelle ottomane. Le public algérois, en prêtant une ouïe attentive et dans un silence religieux à ce répertoire, a découvert, le temps d'un récital, les instruments ottomans typiques à ce genre d'expression musicale, comme le qanoun (cithare), le ney (flûte), le tenbur (tambour), le kamence (violon), le ritim saz (guitare turque), et surtout une musique se révélant, tant par les tonalités que par l'intonation, chargée de sensibilité poétique et de spiritualité, à tel point qu'elle crée de purs moments de détentes et de méditation. Il est à noter, à titre de rappel, que la 3e édition du Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes, à laquelle participent plusieurs associations et formations musicales algériennes, venues de Constantine, de Tlemcen ou d'Alger, et auxquelles s'associent des ensembles étrangers, venus d'Espagne, d'Arménie, de Tunisie, d'Iran, du Portugal, de Libye ou encore de Syrie et du Maroc, se veut un moment de rencontre et de partage. Ce festival, qui s'étalera jusqu'au 25 décembre, présente pourtant pour les participants algériens et étranger une opportunité favorisant à tisser des liens et à profiter des expériences aussi bien des uns que des autres. Il est à souligner, en outre, qu'en marge du festival, c'est-à-dire outre les soirées musicales, sont prévues des conférences pour débattre des thèmes relatifs aux origines de la musique andalouse et ses différentes influences.