Indice - Ici, l'hippodrome n'est pas alimenté en eau et en électricité. Cela nous emmène à penser que la société qui gère cette infrastructure de loisir n'accorde pas d'importance à la chose. C'est le constat que nous avons fait lors d'une course hippique qui a eu lieu, à l'hippodrome Guellab-Atia. «Nous sommes contraints de payer la citerne d'eau à 600 dinars l'unité pour abreuver nos chevaux. Le manque d'électricité dans les étables nous prive de visiter nos chevaux la nuit pour les entretenir.», nous dira un propriétaire de chevaux rencontré sur les lieux. Mais les problèmes que rencontre l'activité hippique dans cette région ne se limitent pas au manque d'électricité et d'eau seulement. M. Hamani, un autre propriétaire de quatre chevaux, s'est interrogé : «Pourquoi soulever les problèmes lorsqu'ils ne trouvent pas de solutions ?» Selon lui, la piste qui mène vers les écuries n'est pas praticable. «Dans cette situation on ne peut pas accéder facilement aux écuries, en voiture, à cause de la boue, quand il pleut», nous expliquera-t-il. Des éleveurs de chevaux se plaignent également de la cherté de l'aliment du bétail. Selon nos interlocuteurs, le quintal d'orge est à 3 500 dinars, la botte de foin est à 1 000 dinars et la botte de paille à 500 dinars. «En principe, annuellement, la société des courses hippiques nous fournit deux quintaux d'orge par cheval», nous dira un éleveur de Boussaâda. Et de dénoncer : «Même avec notre argent nous n'arrivons pas à nous procurer l'aliment en temps voulu». Les propriétaires de chevaux évoquent également des retards dans leur payement. Selon eux, ils n'ont pas touché leur paie depuis une dizaine de mois. La piste réservée à la course hippique est, elle aussi, dans un état lamentable. Son renouvellement n'a pas eu lieu. «La piste, pour être plus souple, doit être recouverte de sable tous les deux ou trois ans», nous informera-t-on. Il suffit d'un coup d'œil rapide pour se rendre compte que ce lieu manque d'esthétique : à l'intérieur il n'y a pas de verdure. «C'est le directeur qui est censé mettre de la verdure», nous lance un responsable de la société. Parmi les problèmes dans lesquels se débattent les éleveurs de chevaux de région, figure l'absence d'un maréchal-ferrant. Ainsi pour le ferrage de leurs bêtes, les éleveurs font appel à un maréchal-ferrant traditionnel domicilié à El-Eulma. Abordant la participation à la course hippique du Maghreb qui a eu lieu, en novembre dernier, à Ksar Saïd, en Tunisie, l'un des participants, sur un ton plein de regrets et de déception, nous dit : «Nous avons participé, mais nos chevaux n'étaient pas à la hauteur. Ceux du Maroc et de la Libye sont arrivés, en Tunisie, en avion. En revanche, nous, nous sommes partis par route. Ce qui a fait que nos chevaux sont arrivés fatigués...». Nous sommes le premier jour du nouvel an. En ce mercredi, il fait bon. A l'hippodrome Guellab-Atia de M'sila, c'est le numéro treize qui a remporté la course de 1 000 mètres réservé au quinté.