Opération - Un officier de l'armée égyptienne a été tué hier, et trois civils blessés dans un attentat ciblant une colonne de sept véhicules militaires dans le gouvernorat du Nord-Sinaï. Cet attentat intervient au lendemain de l'annonce faite par l'armée égyptienne de l'élimination, jeudi, d'un terroriste au moment où il tentait d'installer un engin explosif près de l'hôpital de Sheikh Zuweid. L'armée a également annoncé avoir détruit, dans une autre opération, cinq tunnels qui relient la ville de Rafah et la bande de Ghaza et arrêté 13 terroristes. A la suite de l'attentat ciblant le convoi militaire, hier, l'Egypte a promis de s'opposer «de toutes ses forces» aux manifestations des Frères musulmans qui dégénèrent régulièrement en violences mortelles. «L'Etat s'opposera de toute ses forces aux activités de ce groupe terroriste», a précisé un communiqué officiel. Une coalition menée par les Frères musulmans a toutefois appelé ses partisans à venir en nombre aux manifestations, à quelques jours d'une nouvelle audience du procès de M. Morsi, accusé de complicité de meurtres de manifestants lorsqu'il était au pouvoir. Le gouvernement accuse en outre les islamistes de chercher à perturber le référendum constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier en cours. Les islamistes ont appelé à boycotter ce référendum. Le bilan des morts résultant des violents affrontements qui ont éclaté avant-hier, vendredi, entre des protestataires islamistes et les forces de l'ordre en Egypte est passé à 17 victimes, a en outre indiqué, hier, un responsable de la sécurité. Les heurts se sont multipliés dans des secteurs densément peuplés de plusieurs villes et provinces du pays, dont Le Caire, Gizeh, Ismaïlia et Alexandrie. Des dizaines de membres des Frères musulmans et leurs partisans ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Sur le plan diplomatique, le torchon brûle plus que jamais entre le Caire et Doha. Réagissant à un communiqué du Qatar sur la situation en Egypte, le ministère égyptien des Affaires étrangères a convoqué, hier, l'ambassadeur de ce pays. Le communiqué des Affaires étrangères qataries exprimait «la préoccupation de Doha face au nombre croissant de manifestants tués en Egypte». Il critiquait aussi la décision du gouvernement égyptien de décréter les Frères musulmans «organisation terroriste». Une décision qu'il considérait comme excuse «pour tirer sur les manifestants et les tuer». Depuis la destitution du président Mohamed Morsi, qui bénéficiait d'un soutien politique et financier par Doha, rien ne va plus entre les deux pays. Forte du soutien de l'Arabie Saoudite et des Emirats qui ont débloqué 12 milliards de dollars d'aide, l'Egypte semble ne pas exclure aujourd'hui une rupture des relations diplomatiques avec le Qatar. Les affaires étrangères l'ont bien précisé à l'ambassadeur : pour que les relations s'améliorent, il faut que Doha fasse un geste. Et c'est du côté de la chaîne satellitaire d'information al-Jazira que les Egyptiens regardent. La chaîne qatarie est considérée au Caire comme un organe de propagande de la Confrérie.