Figure - C'est hier que M'hamed Benguettaf, directeur du théâtre national et aussi commissaire du festival national du théâtre professionnel, décédé dimanche à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie, a été inhumé au cimetière d'El-Alia. M'hamed Benguettaf est connu pour avoir joué un rôle important dans la promotion des jeunes talents. En effet, le défunt dramaturge a ouvert les portes du TNA aux jeunes passionnés de l'art des planches, sans distinction quelconque et ce, à travers notamment des rendez-vous de «Echos de Plume», une rencontre de jeunes auteurs avec leur public. Ces derniers lisent leur propre texte devant l'assistance. Une façon de les faire connaître surtout auprès des médias. Un début de carrière. M'hamed Benguettaf a, ensuite, en quelque sorte, décentralisé l'action du Théâtre national algérien en l'orientant vers d'autres objectifs. C'est alors qu'il a initié le théâtre de proximité et ce, à travers notamment des tournées nationales. Il ne va pas s'arrêter là. Il invite les théâtres régionaux à venir se produire sur les planches du TNA à travers «Carte blanche». Même les troupes indépendantes sont également invitées à venir profiter des planches du TNA. Le projet auquel M'hamed Benguettaf tenait est celui des Journées théâtres du Sud : depuis six ans, le TNA accueille des jeunes troupes du Grand Sud algérien (Adrar, Tamanrassat, Bechar....), des troupes talentueuses et au potentiel créatif extraordinaire, pour se produire et, ainsi, se faire connaître et profiter d'une campagne médiatique importante. M'hamed Benguettaf, depuis qu'il a été placé à la tête du Théâtre national algérien, nourrissait en continu le souci d'assurer la relève, une relève digne de l'histoire du théâtre algérien. Autrement dit, celui dont le combat pour la promotion de la place du théâtre dans la société et son soutien à la créativité sont indéniables en se plaçant aux côtés des jeunes artistes en herbe, initiait à chaque fois, tout au long de l'année, des ateliers, voire des stages de formation et même de création. Pour lui, la formation est quelque chose d'important. Notons que M'hamed Benguettaf, qui avait une présence remarquable durant tout son parcours artistique et professionnel et à travers toutes les étapes du mouvement théâtral algérien, ne lésinait jamais sur son expérience d'homme de théâtre. Il a toujours su communiquer avec de jeunes dramaturges, nombreux d'ailleurs à profiter de sa longue et riche expérience. C'est pour cette raison qu'il soutenait les jeunes, les encourageait et les accompagnait même dans leur parcours et début de carrière. Profitant de son statut de directeur du TNA, il a contribué à l'émergence de jeunes créateurs. - La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a souligné l'apport de M'hamed Benguettaf en faveur des jeunes, tout comme elle a souligné l'engagement du défunt en faveur du théâtre algérien. «Il offert au public algérien pendant près d'un demi siècle, beauté, connaissance et émotion en écrivain, interprétant, adaptant ou traduisant plus de 80 pièces de théâtre», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Après avoir connu la «consécration» en tant que dramaturge, poursuit-elle, le défunt s'était attelé avec «brio» à diriger le Théâtre national algérien (TNA) en 2003, puis des départements de théâtre de manifestations culturelles d'envergure comme «Alger, capitale de la culture arabe» (2007) ou encore «Le deuxième festival panafricain d'Alger» (2009). Avant sa disparition, M'hamed Benguettaf avait également «apporté son concours» au programme de théâtre de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».