Lancement - Les négociations de paix entre le gouvernement sud-soudanais et la rébellion menée par l'ex-vice président Riek Macha ont officiellement commencé hier, lundi à Addis Abeba en Ethiopie. Les représentants du gouvernement de Salva Kiir, et ceux de son opposant Riek Machar se sont accordés sur la structure du dialogue mais aucun agenda précis n'a été délivré. Alors que la tension reste très importante sur le terrain, l'ambiance était toujours aussi tendue dans la capitale éthiopienne, où il est très difficile d'émettre un pronostic sur le succès des négociations. Car si l'IGAD, l'organisation régionale a déjà réussi à mettre les belligérants autour d'une table, les positions des deux camps seront difficilement conciliables. «Les parties ont accepté de faire face à deux points critiques de la situation, dont la résolution doit permettre de créer les conditions pour des discussions substantielles sur les problèmes qui ont émergé dans le pays», explique Seyoub Mesfin, le chef éthiopien de la médiation. Depuis trois semaines, la communauté internationale multiplie les efforts pour amener les deux rivaux à la table des négociations et faire cesser les combats. Mais un délégué des rebelles a laissé entendre qu'une solution demanderait du temps. «Notre délégation s'y rend avec l'esprit ouvert», a dit Mabior Garang, le fils du chef historique de la rébellion sudiste du temps de la guerre civile avec Khartoum, John Garang, décédé en 2005. Mais les rebelles «doutent de la sincérité du gouvernement», a-t-il immédiatement ajouté. Parmi les points sensibles en discussion à Addis Abeba : la libération de onze responsables proches de Riek Machar pour qu'ils puissent eux-mêmes rejoindre la table des négociations. Dans le cadre de rapprocher les deux parties en conflit, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui entamait hier, lundi, à Addis Abeba une tournée africaine, a affirmé que son pays participait aux efforts de médiation. «Nous suivons de près la situation mouvante au Soudan du Sud», a-t-il déclaré. « Pendant que je suis à Addis Abeba (...) Je suis prêt à directement m'entretenir avec les deux parties», a ajouté le chef de la diplomatie chinoise, dont le pays est un acteur clé au Soudan du Sud, en tant que principal acheteur du pétrole sud-soudanais, et principal investisseur dans le secteur pétrolier. Avant cette proposition de médiation, le président soudanais, Omar el-Béchir, est arrivé dans la matinée d'hier à Djouba pour s'entretenir avec son homologue sud-soudanais, Salva Kiir. La question du pétrole inquiète Khartoum puisque les champs pétrolifères sont sous le contrôle des rebelles depuis trois semaines, alors que le régime soudanais est dépendant des recettes qu'il tire des droits de passage du pétrole venu du Soudan du Sud. A en croire le ministre soudanais des Affaires étrangères, Khartoum et Juba pourraient mettre en place une force commune pour protéger les sites pétroliers du Soudan du Sud. Ces sites sont stratégiques pour les deux pays. Malgré les efforts fournis par des puissances mondiales pour parvenir à un cessez-le-feu , celui-ci demeure introuvable. Le Soudan du Sud, indépendant depuis juillet 2011, est ravagé depuis trois semaines par des combats opposant les forces gouvernementales à une rébellion menée par l'ex-vice président Riek Machar, limogé en juillet.