Tizi Ouzou 6 juin 2004. Verdict d?un homme qui n?a pas hésité à donner la mort à son jeune frère, une personne rejetée par toute la famille. Il avait 23 ans et était la brebis galeuse de toute la famille. Personne n?était jamais content de lui malgré les efforts qu?il fournissait afin de plaire et de s?attirer la sympathie de ses proches. Mouloud était aussi très violent et impulsif. Ainsi, à la maison, tout le monde souffrait de son caractère et de ses excès de violence qui faisaient souvent le tour du quartier. Aujourd?hui, Mouloud n?est plus? Son frère aîné l?a tué et, en ce 6 juin de l?année en cours, il devra répondre de son acte devant la cour. «Pourquoi avez-vous tiré sur votre jeune frère ? ? M. le président, lorsqu?il s?est présenté chez moi, Mouloud broyait du noir. ? Vous n?avez toujours pas répondu à ma question : pourquoi l?avez-vous tué ? ? Je ne suis pas un assassin? Mouloud avait un caractère difficile. Il nous menait la vie dure et il n?épargnait personne. Pas même notre pauvre mère qui, soumise et résignée, le subissait? Je voulais juste lui faire peur, et la balle est partie. C?est un accident, monsieur le président.» Les faits remontent à une fraîche journée de novembre 2002. Vers 17h 30, Mouloud A. , armé d?une barre de fer, tambourine violemment à la porte du domicile de l?un de ses frères, Abdelkrim A. Une heure avant la visite de son jeune frère. Ce dernier avait pris soin de se débrouiller un fusil de chasse par l?intermédiaire de l?un de ses cousins? Ouvrant la porte, il tire sur Mouloud et le blesse mortellement. Puis une deuxième balle aura raison, hélas, de lui. Au cours du procès, il crie haut et fort que «ce n?était qu?un accident» et qu?il n?avait nullement l?intention de mettre fin à la vie de son frère. Tour à tour, les trois frères de la victime et de l?accusé témoignent en faveur de leur aîné. «Abdelkrim n?est pas un assassin. Il voulait absolument donner une leçon à Mouloud. ? C?était un garçon insupportable qui nous menait la vie dure. ? Ma mère subissait ses violences et il s?acharnait contre elle chaque jour que Dieu fait.» Toute la famille dresse un tableau noir du défunt. Le tableau d?un frère indésirable que l?on avait du mal à supporter. Les avocats de la défense plaident les circonstances atténuantes. «Notre client n?est pas un criminel. C?était un accident et, de ce fait, nous demandons la requalification de l?homicide volontaire en coups et blessures ayant entraîné la mort.» Pour sa part, le procureur de la République dresse un dur réquisitoire mettant en exergue la gravité des faits : «Voilà pourquoi je requiers une peine de 20 ans de prison ferme à l?encontre du mis en cause.» La cour se retire pour délibérer et revient avec le verdict : Abdelkrim A. est condamné à 4 ans de réclusion criminelle.