Mise en garde - C'est ce que nous affirme le Dr Meriem Behloul, chirurgien à l'hôpital central des brûlés d'Alger-Centre, présidente de l'Association nationale de sensibilisation et de prévention des brûlures (Anspb). InfoSoir : Qu'attendez- vous de cette première rencontre nationale ? Dr M. Behloul : C'est notre première activité puisque cela fait à peine 3 mois que nous avons eu notre agrément. Nous voulons, à travers cette rencontre scientifique, attirer l'attention sur les conséquences douloureuses des brûlures. Nous voulons sensibiliser directement la population cible qu'est en particulier la femme au foyer. Car la plupart des accidents domestiques sont enregistrés à la maison en l'absence de l'attention des mères. L'Anspb active dans le cadre de l'aide et l'assistance aux brûlés. On veut aider les malades pour soulager leurs angoisses quant à leur avenir. Vous évoquez le manque de prise en charge Nous appelons à l'ouverture d'autres services de chirurgie des brûlés. En l'absence d'hôpitaux spécialisés à l'échelle nationale. On ne doit pas aussi penser qu'à la réalisation d'hôpitaux mais de réduire le nombre de brûlés. Vous parlez aussi de formation. Dans quel sens voulez-vous l'orienter ? Nous avons aussi un plan d'action scientifique, des rencontres avec les citoyens. Nous avons remarqué que beaucoup de médecins et infirmiers ne sont pas formés pour la prise en charge des grands brûlés. Ils pourraient réduire les séquelles s'ils avaient au moins des notions de base. Il y a aussi des évacuations et avis téléphoniques fréquents qui témoignent de l'insuffisance de formation des personnels de santé dans ce domaine. Ainsi donc, dans le but d'actualiser les données, nous comptons tenir, en collaboration avec le ministère de la Santé, des formations médicales, scientifiques et de sensibilisation continue dans ce cadre. Comment doit se faire la prévention ? Il ne faut que quelques secondes pour se brûler, quelques minutes ou heures pour être transféré en milieu spécialisé. Mais toute la vie pour supporter les séquelles des brûlures de la peau. Que recommandez- vous pour la sensibilisation ? Il faut cibler toutes les couches sociales et le grand public pour la prévention. L'information doit passer par les médias notamment audiovisuels avant les informations télévisées, les feuilletons, les matchs de football et les soirées musicales. Lors des prêches du vendredi et dans les écoles. Il faut montrer aussi que la cuisine n'est pas une salle de jeux.