Déclaration - «Notre objectif commun est de réussir à mettre fin au conflit tragique en Syrie», a déclaré le chef de la diplomatie russe. Dans son intervention, M. Sergueï Lavrov, un des premiers responsables diplomatiques à s'exprimer à Montreux où s'est ouvert ce matin la conférence de paix de Genève II, a estimé que les négociations entre le régime syrien et l'opposition en exil ne seront «ni simples ni rapides», mais qu'une «responsabilité historique» reposait sur leurs épaules. La conférence de paix sur la Syrie à Montreux, en Suisse a été ouverte par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. «Lavrov et Kerry ont travaillé dur avec moi, ainsi que plusieurs autres partenaires pour nous amener à ce jour», a déclaré M. Ban, devant une quarantaine de pays et organisations. Le secrétaire général des Nations unies a rappelé «le chemin extrêmement difficile pour arriver» à cette rencontre. «Vous les délégués du gouvernement syrien et de l'opposition voici une occasion énorme», a dit M. Ban à l'attention des représentants syriens. La délégation du président Bachar al-Assad et celle de la Coalition syrienne, mené par Ahmad Jarba, doivent également s'exprimer, avant le reste des quelque 40 pays et organisations invités à Montreux. Pour les participants, il s'agit de trouver des solutions avec un objectif clair: enrayer le cycle infernal des violences en Syrie où la guerre civile a fait des milliers de morts et poussé des millions de Syriens à quitter leur maison, leur pays. Après presque trois ans d'un mouvement de contestation qui a tourné à la guerre civile, des représentants du régime syrien et de l'opposition en exil se rencontrent ce mercredi à Montreux, sous l'égide des grandes puissances, pour un premier face à face visant à mettre fin au conflit syrien. Sur le papier, les positions des deux camps «ennemis» sont irréconciliables. L'opposition demande le départ pur et simple de Bachar al-Assad, alors que Damas veut promouvoir pour sa part la «lutte contre les terroristes» et a mis en garde: le sort du président est une «ligne rouge». Autant dire que les diplomates ne se font pas d'illusions. Ils ont déjà prévenu: le dialogue sera long et ardu. Et dans un premier temps, la communauté internationale devrait chercher à obtenir des résultats tangibles: livraisons d'aide humanitaire, obtention d'un cessez-le-feu localisé à Alep ou échanges de prisonniers. Cette conférence, repoussée plusieurs fois, a failli être annulée à la dernière minute après la polémique créée par l'invitation de l'Iran, par Ban Ki-moon : L'opposition syrienne avait alors menacé de boycotter la conférence avant que les vives protestations des Occidentaux conduisent Ban Ki-moon à retirer son invitation. Ce matin , le président iranien Hassan Rohani a estimé que la conférence avait peu de chance de résoudre le conflit syrien. «Tout montre qu'il y a peu d'espoir que la conférence de Genève II aboutisse à une solution aux problèmes du peuple syrien et au (fléau du) terrorisme», a dit M. Rohani Mouallem : vous êtes des traîtres Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a qualifié ce matin les représentants de l'opposition syrienne assis en face de lui de «traîtres» et d'«agents à la solde des ennemis» de la Syrie. «Ils prétendent représenter le peuple syrien», a d'abord déclaré M. Mouallem. «Si vous voulez parler au nom des Syriens, vous ne devriez pas être des traîtres au peuple syrien, des agents à la solde des ennemis du peuple syrien», a-t-il ajouté à l'adresse de la délégation de l'opposition réunie en face de lui à Montreux.