«Séparer le bon grain de l'ivraie», cet adage s'applique aussi aux boissons en vente sur le marché. Celles-ci ne sont pas toutes bonnes à consommer, à en croire l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab). Celle-ci met en garde les Algériens contre des produits frauduleux, dangereux pour leur santé. «Nous avons constaté, sur le marché une atteinte flagrante à la réglementation régissant la production de boissons», a déploré, hier, le président de cette association, Ali Hamani, au cours d'une conférence de presse organisée à Alger. Cette situation se traduit, selon lui, par le non-respect des règles de l'étiquetage, la mise sur le marché de produits dont le prix est étrangement bas, pouvant déstructurer le marché national. Ce qui, par conséquent, peut entraîner, «une concurrence déloyale causée par la production nationale et les produits importés». Le président de l'APAB dénonce, en outre, les importations de boissons souvent contrefaites ainsi que les importations pêle-mêle qui ne vont pas dans le sens de la protection de la production nationale. En effet, M. Hamani, a mis l'accent sur la nécessité de protéger l'ensemble des citoyens. Il a exprimé également son engagement pour mettre fin à ce phénomène pouvant affecter sérieusement la santé des consommateurs. «Mon seul engagement, c'est la promotion de la qualité des produits pour assurer la sécurité des consommateurs et garantir la pérennité des entreprises». Plus loin, il se montrera plus intransigeant : «Nous combattrons les producteurs véreux qui ne respectent pas la loi». Pour ce faire, «Nous présentons au ministère de Commerce les produits frauduleux et toxiques récupérés sur le marché local». Nous assurons cette tâche quotidiennement pour débusquer ces «faux producteurs de boissons» qui osent, sans scrupule, arnaquer les citoyens et porter préjudice à l'économie nationale. L'Apab remet en cause, par ailleurs, le nombre de producteurs donné par le ministère de tutelle (1 500). «C'est un chiffre erroné et colporté», soutient-il. L'enquête réalisée montre que le nombre réel des producteurs de boissons ne dépasse pas 835. Outre le signalement des produits douteux, cette association s'engage dans les actions de sensibilisation. L'Apab édite des ouvrages de sensibilisation en faveur des producteurs et des consommateurs, installe des cellules de veille et organise des journées de dégustation pour la promotion de la qualité des boissons en Algérie. Par ailleurs, l'Apab rejette l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail. «Cette abrogation va entraîner des dépenses supplémentaires pour les entreprises», explique le président de l'Apab qui a adressé une correspondance d'opposition aux autorités concernées. A propos de l'entrée en vigueur d'une nouvelle liste négative (liste de produits n'ouvrant pas droit à la franchise douanière dans le cadre de la Zale), l'Apab s'est également démarquée en exprimant son mécontentement de la méthode adoptée par le ministère, d'autant plus que cette méthode a généré, dit-il, l'insertion de deux intrants de base dans cette liste négative, alors qu'ils bénéficiaient précédemment de la franchise.