Afin de ralentir le rythme de la hausse de l'inflation et son impact sur le pouvoir d'achat, l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) propose au gouvernement de baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur l'ensemble des produits agroalimentaires. Lors d'une conférence de presse organisée jeudi à Alger, à l'issue de leur assemblée générale ordinaire, les producteurs ont préconisé aussi une baisse des taxes douanières sur les intrants de production de boissons. Au lieu de 30 ou 15%, le tarif douanier appliqué sur l'importation des matières premières doit être de 5%. Le soutien de l'Etat pour le sucre pour maintenir son prix à 70 DA s'est avéré «insuffisant» pour «sauver» les entreprises de la filière, a révélé Ali Hamani, président de l'Apab. Pour la filière des eaux embouteillées, les membres de l'association ont plaidé pour la suppression de la redevance au titre de la concession commerciale fixée entre 500 000 et 700 000 DA par an et l'allègement de la taxe domaniale qui est de l'ordre de 5% du chiffre d'affaires. A propos de son bilan d'activité, M. Hamani est revenu sur la campagne de sensibilisation sur la qualité, réalisée à la veille du mois de Ramadhan 2010. Cette campagne, d'un montant de 4 millions DA, avait pour principal objectif d'attirer l'attention des consommateurs sur les dangers des boissons non-conformes aux normes de qualité. Une nouvelle campagne de sensibilisation sur la qualité du produit sera lancée à la veille du mois de Ramadhan. Dans son action pour promouvoir la qualité, l'Apab sera membre du Conseil national du consommateur en projet au ministère du Commerce. L'association lancera prochainement un appel d'offres pour sélectionner un organisme certificateur en vue de créer le label de la filière boisson, afin de la mettre à niveau et demande aux producteurs à se conformer aux normes. Parallèlement à la création de ce label, l'association interpelle le ministère du Commerce pour définir les responsabilités des producteurs et des distributeurs. «Le mauvais stockage des boissons altère leur qualité» et ce sont les producteurs qui sont, malheureusement, mis en cause et désignés comme coupables et responsables en cas d'intoxication alimentaire. «Une proposition a été faite au ministère du Commerce depuis six mois», a révélé M. Hamani, souhaitant l'accélération de l'élaboration de la réglementation du marché des boissons afin de préserver la santé des consommateurs. Un projet de création d'une interface numérique centralisant l'ensemble des références normatives qui seront accessibles aux opérateurs de la filière est en cours de finalisation. Les exportations limitées à 28 millions de dollars En améliorant la filière sur le plan national, il sera possible d'envisager une hausse des exportations, évaluées à 28 millions de dollars en 2010. En ce sens, l'organisation a plaidé pour des allègements du système d'exportation et des facilitations au niveau bancaire. Au cours des assises du commerce prévues ce mois de juin, l'Apab soumettra des propositions à même d'améliorer le taux des exportations des boissons. Cette association créée en 2003 soumet à chaque fois des propositions lors de l'élaboration des lois de finances et des projets de décrets. Elle attire aussi l'attention des pouvoirs publics sur des répercussions de certaines mesures sur le secteur des boissons. A titre indicatif, l'Apab a interpellé le ministère du Commerce pour insérer les boissons dans la liste négative des produits qui ne bénéficieront pas des avantages fiscaux accordés dans le cadre de la Zone arabe de libre échange (Zale). L'argument avancé est le fait que les boissons produites dans plusieurs pays arabes bénéficient de soutiens de l'Etat, ce qui les exclut de la liste de produits pouvant bénéficier des exonérations de taxes douanières. «Depuis janvier 2011, les boissons et jus importés des pays arabes sont soumis aux droits de douanes», a fait savoir M. Hamani.