L'atmosphère était chargée de tristesse et de consternation ce matin à Ouamadhen, village de la victime et la population locale se préparait à recevoir les milliers de personnes qui commençaient à affluer à la maison mortuaire. Amirouche sera inhumé, demain, au cimetière du village. Sa dépouille se trouvait encore ce matin à la morgue du CHU de Tizi Ouzou. L'espoir de voir Mebrek Amirouche libéré s'est écroulé et a laissé place à un immense choc avec la terrible nouvelle de la découverte de son corps sans vie, hier matin, par des éléments de la Gendarmerie nationale au lieudit Azeguar, dans la localité d'Agouni Gueghrane, à 35 km au sud-est de la capitale du Djudjura. L'otage avait été exécuté par ses ravisseurs à l'arme blanche, selon les traces que porte son corps. La nouvelle s'est répandue telle une traînée de poudre à travers toute la Kabylie et un climat de tristesse et de mélancolie a gagné toute la population de la région en général et celle d'Ath Zmenzer en particulier. «On espérait voir notre frère revenir sain et sauf parmi les siens, et voilà que la nouvelle de sa mort nous tombe dessus tel un couperet», nous dit un jeune d'Oumadhen, village natal de la victime, que nous avons contacté par téléphone. L'espoir de voir un dénouement heureux de cet enlèvement était immense, malheureusement les ravisseurs, sans foi ni loi, en ont décidé autrement. Ils ont ravi l'âme de leur otage de sang-froid, laissant sa famille dans une douleur incommensurable. Les criminels, face à la mobilisation citoyenne, ne voyaient certainement aucune issue et ont décidé de liquider physiquement leur victime. Cet acte ignoble a laissé un sentiment de colère au sein de la population locale qui espère voir les ravisseurs payer pour leur crime. «C'était le père d'un enfant de trois ans qui trimait pour gagner son pain, un simple commerçant ambulant, et on lui réclame une rançon de 300 millions de centimes ! Ces criminels doivent payer cher leur acte ignoble !», tonne notre interlocuteur qui ajoute : «Beni Douala a été plusieurs fois endeuillée par ces actes, après Ali Laceuk, c'est Amirouche Mebarek, à qui le tour ? Il faut mettre fin à ces assassinats !» Toutes les actions entreprises par la coordination des 14 comités de village de Béni Zmenzer mise sur pied pour gérer cette énième affaire de rapt, pour faire pression sur les ravisseurs du jeune Amirouche ont été vaines. Une série d'actions de protestation avait, pour rappel, été entreprise par la population, dont une grève générale et une caravane pour exiger la libération de l'otage sain et sauf sans payement de rançon. A Ouamadhen, village de la victime, l'atmosphère est lourde et le chagrin se lit sur tous les visages. La population locale se prépare à recevoir les milliers de personnes qui vont affluer à la maison mortuaire en signe de solidarité avec la famille de la victime. Amirouche sera inhumé, en principe demain, au cimetière du village. Sa dépouille se trouvait encore ce matin à la morgue du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Pour rappel, vendredi soir le jeune Mebrek Amirouche était à bord de son véhicule, une Toyota Hyllux, lorsqu'il a été intercepté par des individus dans un faux barrage sur l'axe routier qui relie la localité des Ouadhias à celle de Béni Zmenzer. Le lendemain matin, sa famille reçoit un appel téléphonique des ravisseurs qui réclament une rançon de 300 millions de centimes contre sa libération.