Résumé de la 2e partie ■ C'est l'horreur, le cadavre de cheikh Arezki, le doyen du village, est sorti de la tombe le lendemain de son inhumation. Cheikh Abdallah se tient la tête et reste immobile un bon moment comme si la vie avait quitté son corps, puis il murmure : — Cheikh Arezki est bien hors de sa tombe ! Cela veut dire que de grands malheurs sont à craindre pour notre village. D'habitude, la tombe rejette ceux qui ont fait du mal durant leur existence. Or, nous savons tous que cheikh Arezki était la bonté, la piété et la générosité personnifiées. Les hommes s'approchent difficilement de ce qu'ils considèrent déjà comme étant l'œuvre du Diable. Le moment de la grande stupéfaction passé, Cheikh Abdallah enlève son burnous et recouvre le corps dénudé du vieil Arezki. — Allez, mes enfants ne perdons pas de temps. Rendons notre vieil ami à la terre nourricière qui a dû se tromper à son sujet. En entendant ces propos, Sahnoun, le berger, tressaillit du haut de ses quarante ans. — La terre ne se trompe jamais sur ceux qu'elle nourrit. Si elle a rejeté le vieil Arezki c'est que nous ne devions pas le connaître suffisamment. Qui sait peut-être y a-t-il un aspect de sa vie que nous ignorons ? Ce ne sera pas la première fois qu'un saint s'avère diabolique ! Zoubir le bûcheron s'écrie : — Si quelqu'un prétend que cheikh Arezki a été rejeté par la terre parce qu'il a commis quelque mauvaise action, je lui tordrai le cou ! — Du calme, du calme, mes enfants ! Personne n'a dit que notre vieil ami, que Dieu lui accorde les bienfaits du Paradis, a commis quelque répréhensible action. Après tout, il est possible que Satan, qui a plus d'un tour dans son sac, rôde dans notre village et veut nous égarer en nous imposant la terrible épreuve de constater que les bonnes actions sont récompensées par des châtiments inattendus. Il ne nous reste donc qu'à prier pour qu'il quitte notre village. (A suivre...)