Avis ■ La Banque d'Algérie et plus particulièrement le Conseil de la Monnaie et du Crédit constitue un frein au décollage des exportations hors hydrocarbures en Algérie. Selon Ali Bey Nasri, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), les exportations hors hydrocarbures ne dépassent pas le taux de 3% du niveau global des exportations annuelles. Ce taux demeure faible en raison de l'absence d'une politique globale pour le développement des exportations hors hydrocarbures. Selon lui, la Banque d'Algérie et plus particulièrement le Conseil de la Monnaie et du Crédit constitue une contrainte pour le développement des exportations hors hydrocarbures en Algérie. Par ailleurs, les exportateurs sont pénalisés par la réglementation qui oblige le rapatriement des revenus sous menace de poursuites judiciaires. «Il n'est pas normal qu'ils nous interdisent d'ouvrir des comptoirs et des bureaux de liaison à l'étranger, alors qu'ils facilitent toutes les démarches aux importateurs qui font sortir de la devise pour acheter du n'importe quoi», a déclaré le président de l'ANEXAL au forum d'El Moudjahid hier. Il a ajouté : «Il est anormal que l'Algérie exporte seulement 40 millions de produits agricoles alors que la moyenne régionale est estimée entre 1,2 et 2 milliards de dollars.» C'est pourquoi «nous devons améliorer les quantités et qualités des produits, mettre en place des réseaux de distribution, ce qui va permettre aux entreprises exportatrices d'être concurrentielles sur les espaces auxquels nous nous sommes ouverts», a-t-il recommandé. Analysant le Commerce extérieur en Algérie, Ali Bey Nasri signalera que la balance commerciale des biens et services reste négative : les importations ont atteint les 55 milliards de dollars en 2013, soit une augmentation de 10% par rapport à 2012. Quant aux exportations, elles ont atteint 65 milliards de dollars, dont 98% liés aux produits hydrocarbures. La hausse de la facture des importations, s'explique, selon l'invité d'El Moudjahid, par l'augmentation de l'importation des véhicules qui a atteint 6 milliards de dollars en 2013, celle des gasoils avec 4 milliards de dollars et autres métaux à l'exemple de l'or avec plus de 800 millions de dollars d'importation. En outre, il pointera l'index sur le déséquilibre commercial concernant les accords de libre-échange que l'Algérie a signés avec l'Union européenne et les pays arabes. «Ces accords profitent uniquement aux partenaires étrangers», a-t-il déploré.