Réalité ■ De l'avis de tous et même des professionnels du secteur, se faire prendre en charge dans un établissement de santé publique, chez nous, relève du véritable parcours du combattant. Dans un pays où des sommes colossales sont déboursées pour l'acquisition du matériel, de la formation et autres, tous les moyens sont bons pour «justifier» une situation catastrophique. «La santé est d'abord un secteur complexe. Le citoyen aujourd'hui devient exigeant», déclare d'emblée le directeur du CHU Nefissa-Hamoud (ex-Parnet Alger). «Si l'on prenait le cas des établissements de santé publique à Alger, il est constaté certes, des dysfonctionnements mais cela est dû généralement au grand flux des malades vers ces établissements de santé. Alger est saturée en nombre de malades. Ce dysfonctionnement n'est généré ni par une négligence quelconque ni par un laisser-aller du personnel médical», a déclaré, ce mardi matin, Zoubir Rekik qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. «C'est un secteur en mouvement. C'est un grand chantier que l'actuel ministre a (r) ouvert», a rappelé l'invité de la radio nationale qui a évoqué, dans le même contexte, les capacités limitées de certains établissements de santé publique. «On a parfois des capacités limitées ne nous permettant pas de prendre tous ces malades en charge. Cette question serait, sans nul doute prise en compte suite aux conventions de jumelage signées entre les hôpitaux du Nord et ceux du sud et des Hauts-Plateaux. Il va y avoir une nette amélioration», a estimé le directeur du CHU Nefissa-Hamoud. Reconnaissant que des malades se plaignent, il a en outre soutenu que certains d'entre eux sont contents des prestations de nos structures de santé. Zoubir Rekik a, par ailleurs, imputé «la mauvaise prise en charge des malades à une science qui a des limites». «Quand un malade se présente dans l'un de nos centres hospitaliers pour des soins, il est pris en charge, mais là, reconnaissons que la science a ses limites. Il est mécontent et on comprend parfaitement cela et on tente à chaque fois d'améliorer les prestations pour que cette prise en charge se fasse comme il se doit», a-t-il souligné. «Notre préoccupation de tous les jours est celle d'assurer une meilleure prise en charge pour tous les malades et surtout d'assurer un cadre humain dans les infrastructures de santé.» Zoubir Rekik a, enfin, plaidé pour la mise aux normes de nos hôpitaux dont la grande majorité est héritée de l'ère coloniale.