Résumé de la 4e partie ■ Alors que Latifa va chercher son amie Fadéla et les deux neveux de cette dernière pour les emmener au parc zoologique, elle s'arrête pour prendre un auto-stoppeur. C'est un émigré qui veut la payer en dollars. Latifa regarde le jeune homme de travers parce qu'il l'a froissée avec son allusion aux dollars. — Je vous emmène gratuitement...Montez ! Une fois le jeune homme dans la voiture, Latifa lui dit : — Vous savez, chez nous il y a encore des gens que les devises n'intéressent pas. Et lorsqu'ils ont les moyens de rendre service à quelqu'un ils n'hésitent pas. — Ah ! Je vous remercie. — Ne me remerciez pas. S'il y a lieu de remercier quelqu'un, ce sont mes parents car ce sont eux qui m'ont éduquée de cette manière. — Eh bien, merci à vos parents ! Après un court silence Latifa ajoute : — Je ne voudrais pas être désagréable mais il y a une question qui me taraude l'esprit — Laquelle ? — Je suis étonnée que le chauffeur de taxi ait laissé passer une occasion d'empocher quelques dollars. — Ah ! mais lui, je ne lui ai pas promis des dollars. Comme je lui ai dit que j'avais passé dix ans en Australie sans rendre visite à mes parents, il m'a dit : «Donc vous n'avez pas de dinars pour payer la course ! Mais rassurez vous, ici, les chauffeurs de taxi sont gentils ; ils acceptent toutes les monnaies.» J'ai remarqué son changement d'attitude lorsque je lui ai dit que j'avais des dinars. Apparemment, quand ce chauffeur a affaire à des émigrés, il préfère d'autres monnaies que le dinar. — Vous vivez en Australie ? demande Latifa. — Oui. — Donc c'est vrai. — Qu'est-ce qui est vrai ? — Que des Algériens vont en Australie. — Bien sûr que c'est vrai. Et vous savez quoi ? — Quoi ? — Les Algériens, surtout instruits, arrivent à se débrouiller partout et les gens reconnaissent leur valeur. Il n'y a que dans leur pays qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir. — Oui. C'est ce qu'on dit, fait évasivement Latifa avant de demander : — Que faites-vous en Australie ? — J'enseigne le français et l'anglais. — Oh ! vous parlez plusieurs langues ? — Non je ne parle que le français et l'anglais. J'ai une licence d'interprétariat. (A suivre...)