Prévention ■ Le président de la Société algérienne de néphrologie, le Pr Messaoud Saïdani, a appelé à lutter contre les facteurs déclencheurs des maladies du rein, notamment le diabète et l'hypertension artérielle à l'origine de la glomérulonéphrite. Le Pr Saïdani a déclaré à l'APS à la veille de la célébration de la Journée mondiale du rein (13 mars) qu'outre des facteurs environnementaux, la forte prévalence du diabète et l'hypertension artérielle a favorisé l'accroissement des cas d'insuffisance rénale en Algérie. Il a insisté également sur les dysfonctionnements que le diabète et l'hypertension artérielle provoquent pour certains organes nobles, en particulier le rein. Le spécialiste a, en outre, plaidé pour la nécessité de renforcer la prévention contre ces maladies, dues entre autres facteurs à la consommation excessive de sucreries et d'aliments riches en graisse ou de sel de table, et qui sont à l'origine de l'accroissement du nombre d'insuffisants rénaux dialysés et nécessitant une greffe rénale. Pour remédier aux maladies du rein et limiter les complications qui mènent souvent à une insuffisance rénale, le Pr Saïdani a préconisé la prise en charge de l'énurésie chez l'enfant à partir de l'âge de 6 ans, la sensibilisation des citoyens aux dangers de l'automédication et la garantie d'un bon suivi de la grossesse. Il s'est dit, d'autre part, satisfait de l'ouverture d'un nouveau service néphrologie au CHU Mustapha-Pacha, en manque de cette spécialité depuis l'Indépendance, bien qu'il soit le plus important CHU à l'échelle nationale, ainsi que celui d'Oran. 17 services de néphrologie sont recensés à travers les grands établissements hospitaliers du pays, d'une capacité de 25 lits chacun, a affirmé le Pr Saïdani ajoutant toutefois que ce nombre «demeure insuffisant» pour assurer la prise en charge des patients, notamment les insuffisants rénaux. Les insuffisants rénaux dialysés dans les cliniques privées, au nombre de 7 000 cas, coûtent 25 milliards de DA à la Cnas, d'où l'importance d'investir dans la prévention étant le meilleur moyen pour réduire le nombre de malades à 10%, et économiser ainsi 2 milliards et demi. Le Pr Saïdani a, par ailleurs, relevé l'incapacité de certaines cliniques privées, notamment dans les wilayas de Laghouat et d'El-Oued à prendre en charge les malades dialysés, en raison de leur nombre sans cesse croissant. Le spécialiste a appelé les gérants des centres d'hémodialyse relevant du secteur privé à contribuer à la campagne de sensibilisation à l'importance du don d'organes.