Offensive ■ L'armée syrienne, soutenue par le Hezbollah libanais, se préparait, hier, à lancer de nouveaux assauts au nord de Damas au lendemain de la prise de la ville-clé de Yabroud à des rebelles divisés. Les soldats s'apprêtaient à attaquer trois localités rebelles dans les montagnes du Qalamoun pour fermer hermétiquement la frontière entre la Syrie et la plaine de la Békaa, dans l'est du Liban voisin. «L'armée va lancer des opérations dans toutes les régions où se trouvent les groupes terroristes armés», a affirmé une source de sécurité à Damas. «L'objectif final (...) est de sécuriser entièrement la frontière et de fermer tous les points de passages avec le Liban». L'offensive se concentre désormais sur Rankous (au sud de Yabroud), Flita et Ras al-Maara (au nord-ouest), a-t-elle ajouté. Dans cette perspective, l'armée et le Hezbollah ont commencé à bombarder Flita. A Yabroud, dernier bastion rebelle d'importance dans le Qalamoun, au nord de Damas, l'armée a hissé le drapeau syrien sur la place principale au lendemain de la prise de la ville après des mois de combats. Selon une source proche du Hezbollah dans la Békaa, le dernier assaut a été rapide grâce à une opération audacieuse menée par un commando du mouvement chiite libanais, qui a abattu 13 chefs rebelles, ce qui a totalement désorganisé les insurgés. Parmi les chefs rebelles tués se trouvait Abou Azzam al-Koweiti, auteur de l'enlèvement en décembre de 13 religieuses finalement libérées il y a une semaine, selon la même source. Des soldats épuisés ont cependant raconté, dimanche, l'âpreté des combats à Yabroud où étaient postés des dizaines de tireurs embusqués. Aucun civil n'était visible dans cette ville labourée par la guerre : vitres brisées, façades perforées par des obus et toits aplatis par l'aviation. Selon une porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) au Liban, 150 familles ont franchi la frontière depuis la chute de Yabroud. Outre le contrôle de la frontière avec le Liban, la prise de Yabroud permet à l'armée de sécuriser l'autoroute Damas-Homs, qui passe à quelques kilomètres. Pour le Hezbollah, cette prise était cruciale car, selon ce mouvement, c'est àYabroud qu'ont été piégées les voitures utilisées pour les attentats meurtriers qui ont touché ses bastions au Liban ces derniers mois. Représailles : Quelques heures après la conquête de la ville, un nouvel attentat suicide à la voiture piégée a fait au moins deux morts dans la Békaa, un fief du Hezbollah. Il a été revendiqué par deux groupes sunnites. Une nouvelle voiture piégée dans la région a été aussi neutralisée. Dans le centre de la Syrie, six personnes ont été tuées, hier, par un attentat à la voiture piégée à Homs, dans un quartier où habitent surtout des alaouites, la confession du Président Assad, a indiqué une ONG. Des combats faisaient rage dans la deuxième ville du pays, Alep, entre rebelles et forces du régime, tandis qu'à Damas, un obus de mortier a touché la place des Omeyyades, tuant un policier, selon une source de sécurité. Parallèlement, le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, se trouvait en Iran, l'un des alliés du régime syrien, pour tenter de trouver une issue au conflit après deux sessions infructueuses de négociations de paix entre opposition et régime à Genève.