Résumé de la 10e partie■ Selon les critères que Djaâfar a établis, c'est Amokrane le doyen du village qui devrait être sacrifié. Le vieillard avoua : — Oui, c'est vrai, je suis tout indiqué pour ce sacrifice. Je suis d'accord. Pour le bien de ce village et de vous tous qui êtes mes enfants, je suis prêt à assumer cet ultime devoir. Demain à la mi-journée, je m'installerai au milieu de la rivière et je m'enfoncerai un couteau en plein cœur. Espérons que les Ancêtres tiendront parole et que la pluie réapparaîtra. Un silence total, lugubre, accompagna cette décision. — Maintenant que chacun rentre chez lui, s'écria le doyen. Moi aussi je dois rentrer. Je dois me laver et accomplir quelques petites tâches. Quand on s'en va, l'idéal serait de ne rien laisser en suspens. — Les villageois se regardèrent et exprimèrent leur admiration devant tant de courage. — Le nom de Da Amokrane doit être gravé dans les mémoires, martela un paysan. Les femmes de notre village et toute cette contrée doivent composer des chants qui immortaliseront son souvenir. — Da Amokrane est promu à un destin plus grandiose que celui de tous nos ancêtres. Nous n'avons jamais entendu parler de quelqu'un qui accepte de mourir pour que d'autres puissent vivre. Le lendemain, peu avant midi, Amokrane sortit et se dirigea à dos de mulet vers la rivière. Tous les villageois le suivirent. A un moment donné, il se retourna et lança à Djaâfar sur un ton grave, solennel : — Djaâfar, tu m'as souvent mis en colère mais tu es un brave homme. Tu es quelqu'un de généreux. — Merci Da Amokrane. — En raison de ta bravoure et ta générosité, je te cède ma maison et tout ce qu'elle contient. Je te demanderai également de prendre soin de mon mulet ! Je te l'offre ! — Oh ! Merci Da Amokrane ! Merci ! — J'ai aussi quelques figuiers et quelques oliviers...En raison de la sécheresse, ils ne paient pas de mine mais une fois qu'il aura plu, ils retrouveront tout leur lustre. Ils sont aussi à toi, Djaâfar. (A suivre...)