Hommage ■ La petite localité de Nara, dans la commune de Menaâ (Batna), a abrité hier dimanche, les cérémonies commémoratives du 58e anniversaire de la mort du héros de la Révolution. «Mostefa Ben Boulaïd, ce fils des Aurès et de l'Algérie, martyr symbole, faisait partie de ces hommes valeureux qui ont voué leur vie à leur patrie. Ce vaillant et courageux dirigeant de la Révolution a offert à sa patrie ce qu'il avait de plus cher, sa vie, pour que l'Algérie reste à jamais digne et fière», a indiqué le chef de l'Etat dans son message. «S'il est d'usage de pleurer les morts, il convient ici de célébrer nos martyrs, qui sont vivants auprès de leur Seigneur, et de glorifier leur legs éternel», a-t-il dit pour conclure. Mostefa Ben Boulaïd est né le 5 février 1917 à Arris au sein d'une famille chaouia aisée des Aurès, région montagneuse du nord-est algérien. En 1939, il accomplit le service militaire obligatoire et est mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la campagne d'Italie, en 1944, il se distingue par son courage, ce qui lui vaut la médaille militaire et la croix de guerre. Démobilisé au grade d'adjudant, il regagne sa ville natale, il milite dans les rangs du Parti du peuple algérien (PPA). Il joue un rôle important dans l'Organisation spéciale (OS), à l'intérieur de laquelle il mène une intense activité de formation politique et militaire des jeunes. Il commence à se procurer des armes en les achetant avec ses propres deniers et participe à l'hébergement des militants pourchassés par les autorités. Il supervise personnellement la distribution des armes à ces militants. En 1948, il participe aux élections de l'Assemblée algérienne et obtient une large victoire. Cependant, les résultats sont falsifiés par les autorités françaises. Il est arrêté le 11 février 1955 en Tunisie et est condamné à mort par le tribunal de Constantine, puis emprisonné à la prison centrale de Constantine. Il s'en évade en novembre 1955 avec plusieurs autres détenus dont Tahar Zbiri et ce, grâce à la complicité d'un gardien de prison, Djaffer Chérif, issu de sa région natale. Au cours de cette évasion un de ses compagnons chute, se blesse et sera par la suite guillotiné. C'est en commun accord, au tirage au sort, que l'ordre d'évasion s'est déroulé. Mostefa Ben Boulaïd décède le 22 mars 1956 avec Abdelhamid Lamrani, un de ses proches collaborateurs, dans le maquis à la suite de la détonation d'un poste radio piégé parachuté par l'armée française.