Effet ■ La publication d'un arrêté interministériel le mois passé, au Journal officiel, portant sur les règles relatives aux denrées alimentaires «halal», a suscité diverses réactions. Ce décret a pour objectifs de maîtriser et de renforcer le contrôle des denrées alimentaires «halal» et de satisfaire l'attente légitime du consommateur musulman quant à l'origine de ces produits, leurs ingrédients, ainsi que leur conformité avec la religion musulmane. Cependant, cela crée une polémique dans les rangs des consommateurs, des professionnels et certains imams en ce qui concerne l'autorisation de l'assommage de l'animal avant son abattage rituel. Interrogé sur la question, Mustapha Zebdi, président de l'Association des consommateurs (Apoc), a exprimé son opposition à l'application de ce décret. Selon lui, il est impossible de le mettre en pratique particulièrement en matière de contrôle de l'assommage de la bête avant son abattage rituel (la saignée). «On ne peut distinguer la réaction de la pupille dans le cas où l'animal est déjà assommé», a-t-il expliqué. Et pour étayer ses propos, il explique que la plupart des abattoirs qui assomment les bêtes procèdent par électronarcose. Selon lui, cette méthode consiste à déclencher une décharge électrique sur le corps de la bête, à l'aide de pinces ou bien faire passer l'animal dans un bac d'eau électrifiée. «L'objectif de cette opération est de rendre l'animal inconscient au moment de la saignée. Or l'animal est déjà mort sous le choc électrique», a-t-il précisé. Dans une autre optique il a estimé que même l'abattage mécanique ne peut résoudre le problème. Par ailleurs et sur un autre plan, notre interlocuteur exhorte les pouvoirs publics à créer une commission mixte constituée principalement de vétérinaires professionnels et d'éminents savants spécialistes du rite islamique (indépendants) pour entamer une enquête afin de lever le doute et toute équivoque, sur la consommation de la viande de volaille. Sur le même sujet, un éleveur de volaille a regretté l'absence d'organisme pour contrôler les usines et les abattoirs afin de les certifier. A signaler que le texte en question a été signé, il y a à peine quelques jours, conjointement par les ministres du Commerce, du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, de l'Agriculture et du Développement rural, des Affaires religieuses et des Waqfs ainsi que celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.