Violence ■ En moins de 48 heures, l'organisation terroriste a commis de véritables carnages. Le double attentat à la bombe qui s'est produit ce lundi matin à l'heure de pointe dans une gare routière près de la capitale du Nigeria, Abuja, a fait «des dizaines de morts» selon un porte-parole des services de secours. «Il est exact de dire que des dizaines de personnes ont été tuées à la suite de l'explosion de bombes à la gare routière de Nyanya Motor Park», a déclaré Manzo Ezekiel, de l'Agence nationale de gestion des urgences. Des responsables de la sécurité sur les lieux cherchaient à déterminer ce qui avait provoqué les déflagrations. Ce n'est pas la première fois qu'un attentat se produit dans la capitale nigériane. Abuja a été à plusieurs reprises dans le passé visée par les islamistes du groupe Boko Haram, notamment par des attentats à la bombe. Boko Haram, dont l'insurrection a fait des milliers de morts dans le nord et le Nigeria depuis 2009, a perpétré une de ses plus spectaculaires attaques en 2011 à Abuja, un attentat-suicide à la voiture piégée dans un bâtiment des Nations unies, qui avait fait 26 morts. Hier, au moins 60 personnes ont été tuées par des hommes armés dans des attaques ayant visé plusieurs villages du nord-est du Nigeria, a annoncé un responsable local. Il a accusé le groupe islamiste Boko Haram. «Les assaillants, qui sont certainement des insurgés de Boko Haram, ont attaqué Amchaka et des villages avoisinants ce (dimanche) matin, lançant des engins explosifs improvisés dans les maisons pour les incendier», a déclaré Baba Shehu Gulumba, un responsable de l'administration locale. «Après, ils ont tiré dans tous les sens sur les habitants qui essayaient de s'enfuir, tuant 60 personnes et en blessant plusieurs autres», a poursuivi ce responsable, qui s'exprimait de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, une région instable connue comme étant un fief du groupe islamiste. Les assaillants disposaient de 4x4, de motos et de deux véhicules blindés, a-t-il dit. D'autres sources locales ont confirmé l'attaque, sans toutefois donner de bilan. Les assaillants ont rendu inutilisables les puits, a encore dit M. Gulumba, tandis que de nombreux habitants de la région se sont enfuis de peur d'une nouvelle attaque. La veille, quelque 400 étudiants ne s'étaient pas rendus à leurs examens d'entrée à l'université de crainte d'attaques des islamistes, selon des responsables locaux. Les deux jours précédents, dix-neuf personnes, dont six professeurs, avaient été tués dans trois attaques séparées dans l'Etat de Borno, attribuées à Boko Haram. L'armée a déclenché une offensive d'envergure en mai 2013 pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste qui secoue la région nord-est depuis quatre ans et qui vise à y instaurer un Etat islamique. Depuis le début de l'année 2014, 1 500 personnes sont mortes dans les violences secouant la région.