Résumé de la 3e partie ■ Après avoir été renvoyé du palais par Fortuné, Fatal est pris comme berger par un riche fermier que tout son entourage - valets et famille - vole... Tu n'es qu'un sot, lui dit cette femme ; personne ne saura que tu as fait cela. — Dieu le saura, madame, répondit Fatal ; il voit tout ce que nous faisons, et punit les menteurs et ceux qui volent. Quand la fermière entendit ces paroles, elle se jeta sur lui, lui donna des soufflets, et lui arracha les cheveux. Fatal pleurait, et le fermier l'ayant entendu, demanda à sa femme pourquoi elle battait cet enfant. «Vraiment, dit-elle, c'est un gourmand, je l'ai vu ce matin manger un pot de crème, que je voulais porter au marché. — Fi, que cela est vilain, d'être gourmand», dit le paysan ; et tout de suite il appela un valet, et lui commanda de fouetter Fatal. Ce pauvre enfant avait beau dire qu'il n'avait pas mangé la crème, on croyait sa maîtresse plus que lui. Après cela, il sortit dans la campagne avec ses moutons, et la fermière lui dit : «Eh bien, voulez-vous, à cette heure, me donner un mouton ? — J'en serais bien fâché, dit Fatal, vous pouvez faire tout ce que vous voudrez contre moi, mais vous ne m'obligerez pas à mentir.» Cette méchante créature, pour se venger, engagea tous les autres domestiques pour faire du mal à Fatal. Il restait à la campagne le jour et la nuit, et au lieu de lui donner à manger, comme aux autres valets, elle ne lui envoyait que du pain et de l'eau ; et quand il revenait, elle l'accusait de tout le mal qui se faisait dans la maison. Il passa un an avec ce fermier ; et quoiqu'il couchât sur la terre, et qu'il fût si mal nourri, il devint si fort, qu'on croyait qu'il avait quinze ans, quoiqu'il n'en eût que treize : d'ailleurs, il était devenu si patient, qu'il ne se chagrinait plus, quand on le grondait mal à propos. Un jour qu'il était à la ferme, il entendit dire qu'un roi voisin avait une grande guerre. Il demanda congé à son maître, et fut à pied dans le royaume de ce prince, pour être soldat. Il s'engagea à un capitaine, qui était un grand seigneur, mais il ressemblait à un porteur de chaise, tant il était brutal ; il jurait, il battait ses soldats, il leur volait la moitié de l'argent que le roi donnait pour les nourrir et les habiller ; et sous ce méchant capitaine, Fatal fut encore plus malheureux que chez le fermier. Il s'était engagé pour dix ans, et quoiqu'il vît déserter le plus grand nombre de ses camarades, il ne voulut jamais suivre leur exemple ; car il disait : «J'ai reçu de l'argent pour servir dix ans, je volerais le roi, si je manquais à ma parole.» (A suivre...)