La direction palestinienne étudiera «toutes les options» pour répondre à la décision d'Israël de suspendre les négociations de paix et aux sanctions israéliennes à la suite de l'accord de réconciliation inter-palestinien, a indiqué jeudi le négociateur Saëb Erakat. «La priorité maintenant pour les Palestiniens est la réconciliation et l'unité nationale», a souligné M.Erekat. Les instances dirigeantes de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) doivent se réunir aujourd'hui et demain à Ramallah en Cisjordanie, sous l'autorité du président Mahmoud Abbas pour discuter de la crise du processus de paix et du rapprochement inter-palestinien. La direction palestinienne pourrait choisir, parmi les options possibles, d'adhérer à de nouveaux traités et organisations internationales. Israël a suspendu jeudi les négociations de paix avec les Palestiniens, au lendemain de l'accord de réconciliation inter-palestinien qui doit déboucher sur la formation d'ici cinq semaines d'un gouvernement d'union nationale. Cette décision israélienne intervient alors qu'aucun progrès n'a été enregistré dans les discussions de paix entre Palestiniens et Israéliens en raison du refus d'Israël d'honorer son engagement de libérer en mars dernier 26 prisonniers palestiniens. Israël a même menacé plus tôt dans la journée d'imposer des sanctions aux Palestiniens après leur accord de réconciliation. Selon une radio israélienne, il s'agit d'une série de mesures de rétorsion. Israël a déjà gelé le transfert des taxes qu'il perçoit pour le compte de l'Autorité palestinienne en représailles aux récentes demandes d'adhésion de l'Etat de Palestine à 15 traités et conventions internationaux. L'OLP et des dirigeants du Hamas ont convenu mercredi de la formation d'un nouveau gouvernement, qui aura pour mission de «préparer des élections législatives et présidentielles». L'Union européenne (UE) a salué jeudi l'accord de réconciliation palestinien et appelé à la poursuite des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens. Dans ce contexte, le président Abbas a commencé les consultations pour former le «cabinet de consensus» qu'il dirigera et qui sera composé de personnalités indépendantes. M.Abbas a reçu l'émissaire américain Martin Indyk dont le pays a exprimé sa «déception» après l'accord inter-palestinien et a eu un entretien téléphonique avec M. Kerry. A l'étranger, la Turquie et la Tunisie ont salué l'accord inter-palestinien, et le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a affirmé le soutien de son organisation à M.Abbas face «aux pressions israéliennes». L'UE a aussi salué l'accord inter-palestinien mais relevé que la priorité était la poursuite des négociations avec Israël. La France s'est dite prête à travailler avec un cabinet palestinien s'il soutient le processus de paix. L'ONU a fait savoir qu'elle soutenait l'unité palestinienne sur la base de la reconnaissance d'Israël et de la non-violence. Selon Jibril Rajoub, un proche de M. Abbas, le «cabinet de consensus proclamera de façon claire et nette qu'il accepte les conditions du Quartette» pour le Proche-Orient qui exige du Hamas qu'il reconnaisse Israël et renonce à la lutte armée.