Résumé de la 6e partie ■ Ingénu épouse Aurore. Ils ont un enfant qu'ils prénomment Beaujour... Pour cette fois, Aurore crut qu'elle devait se croire fort malheureuse, mais la bergère lui répétait toujours, que Dieu faisait tout pour le mieux. Comme il faisait très beau temps, la barque vogua tranquillement pendant trois jours et aborda une ville sur le bord de la mer. Le roi de cette ville avait une grande guerre, et les ennemis l'assiégèrent le lendemain. Ingénu, qui avait du courage, demanda quelques troupes au roi ; il fit plusieurs sorties, et il eut le bonheur de tuer l'ennemi qui assiégeait la ville. Les soldats, ayant perdu leur commandant, s'enfuirent, et le roi, qui était assiégé, n'ayant point d'enfants, adopta Ingénu pour son fils, afin de lui marquer sa reconnaissance. Quatre ans après, on apprit que Fourbin était mort de chagrin, d'avoir épousé une méchante femme, et le peuple qui la haïssait la chassa honteusement, et envoya des ambassadeurs à Ingénu, pour lui offrir la couronne. Il s'embarqua avec sa femme et la bergère, mais une grande tempête étant survenue, ils firent naufrage et se trouvèrent dans une île déserte. Aurore, devenue sage par tout ce qui lui était arrivé, ne s'affligea point, et pensa que c'était pour leur bien, que Dieu avait permis ce naufrage : ils mirent un grand bâton sur le rivage, et le tablier blanc de la bergère au haut de ce bâton, afin d'avertir les vaisseaux, qui passeraient par là, de venir à leur secours. Sur le soir, ils virent venir une femme qui portait un petit enfant, et Aurore ne l'eut pas plutôt regardé, qu'elle reconnut son fils Beaujour. Elle demanda à cette femme où elle avait pris cet enfant, et elle lui répondit que son mari, qui était un corsaire, l'avait enlevé ; mais qu'ayant fait naufrage, proche de cette île, elle s'était sauvée avec l'enfant qu'elle tenait alors dans ses bras. Deux jours après, des vaisseaux qui cherchaient les corps d'Ingénu et d'Aurore, qu'on croyait morts, virent ce linge blanc, et étant venus dans l'île, ils menèrent leur roi et sa famille dans leur royaume. Et quelque accident qui arrivât à Aurore, elle ne murmura jamais, parce qu'elle savait par son expérience, que les choses qui nous paraissent des malheurs sont souvent la cause de notre félicité.