Situation ■ Cinquante ans après l'indépendance, des populations de cette profonde Algérie continuent de mener une vie de misère. Les habitants de lacommune de Bechloul (18 km à l'est de Bouira) ont organisé, hier, une marche ponctuée par un sit-in devant le siège de la daïra pour protester contre la dégradation de leur cadre de vie. Dans des tracts distribués hier à tous les commerçants de la ville, ces derniers ont été invités à baisser rideau. L'appel, largement suivi, a causé une paralysie totale de la ville. «Nous réclamons l'aménagement de toutes les routes dans les plus brefs délais, ainsi que le raccordement de tous les villages sans exception aux réseaux de l'eau potable et du gaz naturel», ont insisté les protestataires. Lors de ce rassemblement, les protestataires ont procédé également à la fermeture de la R N5, perturbant ainsi la circulation automobile pendant plus de trois heures. Ils ont interpellé, à cet égard, les autorités locales, leur demandant notamment la réalisation d'aménagements urbains, ainsi que plusieurs autres opérations liées à l'amélioration de leurs conditions de vie. Les manifestants réclamaient en outre l'équipement de la Maison de jeunes de la commune, la réalisation d'une salle omnisports, ainsi que le renforcement de l'éclairage public en ville et dans les quartiers et villages limitrophes. Ils insistaient également, sur l'impératif de renforcer la polyclinique de la commune en moyens matériels et humains pour prendre en charge les préoccupations de la population locale. Une délégation des manifestants a été reçue par le chef de daïra qui, tout en reconnaissant la légitimité des doléances des protestataires, a promis de les «prendre en charge le plus rapidement possible». Les populations locales de la commune de Bechloul n'en sont pas à leur première action du genre. Le retard dans la mise en place d'un véritable plan de développement pour la municipalité a souvent été décrié. En mars dernier, les autorités locales et le Premier ministre avaient été destinataires d'une requête élaborée par des membres du mouvement associatif local. Les rédacteurs de la requête y avaient dénoncé «l'immobilisme de l'exécutif de wilaya quant à la mise en place d'une politique qui améliorerait le cadre de vie de la population et permettrait également de sortir la municipalité du sous-développement», citant à titre illustratif le cas de la zone d'activités. «Une zone créée depuis plus d'une vingtaine d'années, mais à ce jour, elle n'est pas opérationnelle», avait-on rappelé. «Nos villages souffrent du manque d'eau potable, dû à la mauvaise distribution, et de la dégradation des routes. En plus, des centaines de foyers ne bénéficient pas du gaz naturel et ne sont pas raccordés au réseau d'assainissement», avaient, par ailleurs, souligné les auteurs de la requête.